: Reportage "L'hôpital veut me garder, donc il y a quelque chose qui n'est pas cohérent", estime un médecin étranger en France qui attend que son statut soit régularisé
Des médecins étrangers ont manifesté devant le ministère de la Santé à Paris mercredi. Ils dénoncent les conditions du concours permettant leur régularisation.
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Une cinquantaine de médecins étrangers ont manifesté, mercredi 12 février à Paris, entre Matignon et le ministère de la Santé, pour dénoncer les conditions dans lesquelles s'est tenu, ces dernières semaines, le concours permettant de régulariser leur statut de médecin. Selon les syndicats, environ 3 200 personnes ont réussi le concours cette année, près de 7 000 autres ont été recalées, alors qu'elles travaillent régulièrement dans les hôpitaux français.
Il ne manquait que 0,1 point à Ali pour réussir le concours, et pourtant il travaille depuis quatre ans en France. Il est médecin généraliste à l'hôpital de Melun en Seine-et-Marne. Régulièrement, il y forme même des internes, de futurs médecins. "L'hôpital n'est pas obligé de me garder. La réalité, c'est le contraire. L'hôpital veut me garder, donc il y a quelque chose qui n'est pas cohérent. Pourquoi l'hôpital veut me garder ? Si je ne suis pas compétent, je rate le concours", explique-t-il.
Un salaire entre 1 600 et 1 800 euros par mois
Ali, qui ne souhaite pas donner son nom de famille pour des raisons de sécurité, est réfugié politique. Il est parti du jour au lendemain d'Irak, où il était chef de service anesthésie-réanimation d'un hôpital de Bagdad. Arrivé en France, il a appris le français et exerce avec le statut de praticien, pas celui de médecin. "Je n'ai jamais regardé mes heures, mais je fais la journée, de 8h le matin, jusqu'à 19 ou 20h, comme tout le monde", raconte Ali. Il gagne un salaire de 1 600 à 1 800 euros par mois.
"Je connais plusieurs collègues, des infirmières et des aides soignants, et des secrétaires médicales même, qui gagnent plus que moi", dit le praticien. Mais le salaire n'est pas le plus important pour Ali. Le week-end, il fait même l'interprète pour des patients non-francophones gratuitement en arabe, turc, anglais et allemand. Il dit être reconnaissant envers la France qui lui permet de travailler. "Le nombre affiché sur la fiche de paye, ça ne m'a jamais intéressé, vraiment. Tant que j'ai la qualité de médecin, tant que j'ai la reconnaissance, que je fais le travail d'un médecin…", assure-t-il.
"60 ou 70% de médecins à côté de moi, d'origine étrangère"
Cette année, plusieurs milliers de praticiens étrangers ont été recalés au concours leur permettant d'obtenir le statut de médecin, ils font pourtant tourner l'hôpital français. "Dans l'hôpital où je travaille, je n'ai pas de statistiques, mais je dirais qu'il y a 60 ou 70% de médecins à côté de moi, d'origine étrangère", calcule Ali.
Ali espère qu'on puisse bientôt l'appeler officiellement "docteur", un métier qu'il exerce tous les jours. Le ministère de la Santé a promis de réformer le concours l'an prochain.
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