Détecter les violences conjugales à la maternité
Entre 3 et 8% des femmes enceintes sont victimes de violences conjugales. Parce que les femmes enceintes sont vulnérables, c'est souvent pendant la grossesse que les violences s'aggravent ou s'exacerbent. C'est la raison pour laquelle dans les Hauts-de-Seine, le département a décidé de mettre en place un dispositif pour repérer ces femmes, et les aider à se sortir de ce cycle de violences. Un dispositif qui s'est mis en place directement au coeur des maternités.
À la maternité de Nanterre, près d'une femme sur quatre est victime de violences conjugales. Des victimes que les soignants se sont faits un devoir de repérer. Les secrets de ces femmes sont bien gardés et confiés au chevet du lit à l'assistante sociale, la sage-femme, les soignants…
Les professionnels de cette maternité ont appris à dépister les situations de violences. Parce que les patientes n'en parlent pas d'elles-mêmes, les soignants ont été formés à poser la question tout simplement ou à interpréter les signes. "Juste après l'accouchement, on peut faire le repérage. Quand les femmes ont accouché, parfois elles lâchent des choses qu'elles n'ont pas lâché pendant la grossesse parce que l'enfant est présent et d'une certaine façon il est plus protégé. Et il y a des femmes qui réagissent très fortement quand elles sentent que leur bébé pourra peut-être être en danger à un moment donné", explique Michèle Rocaboy, sage-femme.
Toutes les histoires intéressent de près Françoise et Frédérique. La lutte contre les violences conjugales est leur métier. Elles sont amenées à rencontrer les patientes dans la permanence de leur association L'escale, installée dans un couloir de la maternité. Selon Frédérique de Montgolfier, conseillère en économie sociale et familiale de l'association, "les violences conjugales démarrent pour près de 40% au cours de la grossesse. Et lorsque les victimes signalent les faits qu'elles subissent, s'il y a des faits relativement graves comme des strangulations, des menaces de mort, des agressions sexuelles… on ne peut pas décemment abandonner ces femmes à leur sort et à leurs symptômes".
Les permanences installées dans trois maternités du département ont permis d'identifier en 2014, 63 femmes victimes de violences et d'en sortir 22 de ce cercle vicieux. Le système fait aujourd'hui l'objet d'un dispositif qui intègre la préfecture de police. Elle s'engage à venir prendre la plainte jusque dans la maternité. "Il faut accompagner ces femmes jusqu'au dépôt de plainte et éviter la déperdition qu'on pourrait avoir entre la déclaration dans le cadre d'un examen de soins et la démarche au plan pénal car cela enclenche forcément une procédure pénale à travers le dépôt de plainte au commissariat", prévient Céline Ronsseray, chargée de mission aux droits des femmes de la direction départementale des Hauts-de-Seine.
Ce plan de lutte contre les violences conjugales est aujourd'hui érigé en exemple et doit s'étendre à l'ensemble du département.
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