Excès d'arrêts maladie : 500 médecins généralistes surveillés par l'Assurance maladie
Toujours dans le but de faire des économies, 500 médecins généralistes sont placés sous surveillance par l'Assurance maladie. Ils ont reçu une lettre leur reprochant d'avoir prescrit trop d'arrêts de travail. Interrogés, deux d'entre eux sont indignés.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
Des consultations désormais sous surveillance. Pour le docteur Lerouge, prescrire un simple arrêt maladie est maintenant plus compliqué. Comme 500 médecins, il est dans le viseur de l'Assurance maladie. Alors, l'arrêt qu'il écrit pour ce jeune patient devra obtenir l'approbation de sa caisse d'Assurance maladie. "Sur la base de ce simple arrêt et du questionnaire qu'il suivra, un médecin qui ne verra pas le patient pourra juger de la validité de l'arrêt. Forcément, il y a quelqu'un d'autre qui tient le stylo et ce n'est pas moi", explique-t-il.
"C'est limite si j'ai vendu des faux arrêts maladie"
S'il est ainsi contrôlé, c'est qu'il a refusé ce que lui a demandé en juin l'Assurance maladie dans ce courrier : baisser le nombre d'arrêts de travail de 20 à 30 % d'ici six mois, avec, en cas d'échec, une amende pouvant aller jusqu'à 13 508 euros. "On étiquette des médecins comme surprescripteurs et donc délinquants sociaux, puisque ce sont mes prescriptions qui vont coûter de l'argent social. Et ça sous-entend que ces prescriptions ne sont pas logiques. C'est limite si j'ai vendu des faux arrêts maladie", déplore-t-il.
Des critères de "territoire à la patientèle"
Pour mener cette campagne, l'assurance maladie a appliqué ce qu'elle appelle des critères de "territoire à la patientèle" : âge, sexe, revenu, part de chômeurs ou de diplômés. Puis, chaque médecin est comparé avec un médecin dit attendu, une moyenne de ce qui est constaté sur le même type de territoire avec la même offre médicale. Si le médecin prescrit deux fois plus que ce modèle, problème, il doit rendre des comptes.
C'est aussi ce qui est arrivé au docteur Balois. Mais lui a contesté l'accusation de surprescription et, fait rare, il a obtenu gain de cause. Il dénonce un manque de confiance envers la profession. "C'est très déstabilisant. On est dans l'humain, on a besoin de travailler sereinement et quand on est déstabilisé par ce genre de procédure, même si on n'est pas fautif, on se remet forcément un peu en question et ça crée un trouble, en fait, dans la relation avec le patient", confirme le médecin.
L'année dernière, l'Assurance maladie avait donné des objectifs similaires à 600 médecins. Selon elle, les trois quarts réduisent leur nombre d'arrêts maladie.
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