"Regarder des choses plus petites et aller plus vite" : une IRM ultrapuissante a été mise au point en France pour observer le cerveau des enfants

C'est une équipe de scientifiques du Commissariat à l'énergie atomique de Paris Saclay qui a mis le dispositif au point.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Examen d'une IRM à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. (GETTY IMAGES / UNIVERSAL IMAGES GROUP)
Examen d'une IRM à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. (GETTY IMAGES / UNIVERSAL IMAGES GROUP)

Pour la première fois en France, des images du cerveau d'un enfant ont été obtenues grâce à une IRM ultrapuissante, jusqu'ici réservée aux adultes. C'est une équipe de scientifiques du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) de Paris Saclay qui a mis au point ce dispositif. Objectif : faire des recherches sur les troubles du neurodéveloppement et les maladies du cerveau de l'enfant.

Détecter les épilepsies et les troubles du neurodéveloppement comme la dyslexie

Grâce à son champ magnétique poussé à 7 teslas, soit plus du double des appareils classiques, cet énorme dispositif d'imagerie par résonance magnétique a réalisé, pour la première fois, des images du cerveau d'un enfant de 6 ans avec une précision incroyable.

Le cerveau d'un enfant de 6 ans en très haute résolution. (CEA)
Le cerveau d'un enfant de 6 ans en très haute résolution. (CEA)

Pour le neuropédiatre David Germanaud, de l'Institut Robert Debré du Cerveau de l'Enfant, c'est un vrai plus : "On va pouvoir utiliser le signal pour regarder des choses plus petites et donc, voir des anomalies plus petites."

"Ça permet d'aller plus vite et, chez l'enfant, ça a beaucoup d'intérêt parce qu'un enfant a tendance à bouger."

David Germanaud

à franceinfo

"Ça permet aussi de voir des choses qu'on ne voyait tout simplement pas", souligne David Germanaud. Le chercheur imagine déjà les retombées pour les petits patients, notamment ceux qui sont atteints d'une épilepsie opérable : "Certaines épilepsies qui sont liées à des petites malformations, quand elles sont très petites, on a besoin de beaucoup de contraste et surtout d'une résolution élevée pour aller les localiser et regarder quelle taille elles font."

"C'est important parce qu'une intervention chirurgicale qui enlève la lésion précocement améliore le pronostic, justifie David Germanaud. Et puis, ça contrôle les crises, là où les médicaments n'y arrivent pas." Cette "super" IRM pourra aussi permettre de déterminer si un enfant est atteint d'un trouble du neurodéveloppement comme la dyslexie en observant son cerveau en pleine activité.

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