"On est obligé de jouer si on veut être bien" : Addictions France alerte sur le fléau des paris sportifs, entretenu par les publicités et les influenceurs

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Article rédigé par France 2 - E. Quéno, C. Guyon, M. Biden, E. Martin, A. Fleurent. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Une enquête alarmante pointe le marketing agressif des paris sportifs pour séduire les jeunes. L'association Addictions France dénonce l'utilisation des réseaux sociaux et d'influenceurs populaires pour accroître ce business et rendre les jeunes accro.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Ils envahissent les réseaux sociaux : des publicités de grands sites de paris en ligne, ou des influenceurs qui donnent des conseils censés rapporter gros. Leur cible, les hommes de moins de 35 ans et même parfois les mineurs. Un adolescent de 17 ans sur cinq a déjà joué dans l'année. "On reçoit des pubs, avec des promos, 100 euros remboursés sur votre premier pari. Donc, déjà, ça nous incite à mettre des sommes astronomiques dans les paris", témoigne un jeune homme. Un autre admet jouer "de temps en temps, surtout au foot, quand il y a des gros matchs de foot, Coupe du Monde ou Ligue des Champions".

Une addiction aux lourdes conséquences

Les pubs jouent sur l'esprit sportif de communauté, souvent à destination des classes les plus populaires. Plus de la moitié des joueurs déclarent avoir parié à la suite de ces publicités, avec parfois des conséquences dramatiques. Nicolas, 27 ans, a fini par décrocher après des années d'addiction : "On nous fait croire qu'on ne peut pas regarder le sport ou vivre le sport autrement qu'en jouant. On vous fait comprendre que si vous voulez vraiment bien vivre votre sport et être une bonne personne, une vraie personne, quand on est joueur, on joue. En fait, on est obligé de jouer si on veut être bien", résume-t-il.

Le rôle des influenceurs dénoncé

Aujourd'hui, une simple mention "jouer comporte des risques" s'affiche, avec un numéro de téléphone en bas de l'écran. Alors, faut-il mieux encadrer ? Oui, selon les associations qui dénoncent notamment le rôle des influenceurs."Ce qu'ils vont mettre en avant, c'est l'expertise. Ils vont donner leur cote pour inciter à parier en faisant croire que s'ils suivent les conseils, ils vont pouvoir gagner à tous les coups. Et ils vont être aussi très incitatifs, parce qu'ils vont proposer des bonus, des gratifications financières, des cotes promotionnelles, qui vont donner à croire que le pari est quasiment gratuit", explique Myriam Savy, de l'association Addictions France. Aujourd'hui, seulement 1% des parieurs gagnent plus de 1 000 euros par an.

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