"Si j'ai envie de fumer une clope, je veux pouvoir le faire" : les fumeurs résignés ou en colère face aux nouvelles interdictions

À partir du 1er juillet 2025, il ne sera plus possible de fumer dans plusieurs espaces publics extérieurs, a annoncé le ministère de la Santé. Chez les fumeurs, la mesure passe plus ou moins bien.

Article rédigé par franceinfo - Théo Boscher
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Fumer dans ces nouveaux lieux publics exposera le contrevenant à une amende de 135€. (THEO BOSCHER / RADIO FRANCE)
Fumer dans ces nouveaux lieux publics exposera le contrevenant à une amende de 135€. (THEO BOSCHER / RADIO FRANCE)

Dans un mois, il faudra dire adieu à la cigarette dans les parcs et jardins, sur les plages, à proximité des écoles, des équipements sportifs ou des abribus, a annoncé la ministre de la Santé Catherine Vautrin, au journal Ouest-France, jeudi 29 mai. La mesure ne concerne pas les cigarettes électroniques. Fumer dans ces nouveaux lieux publics exposera le contrevenant à une amende de 135€.

Dans un parc parisien, José est un peu agacé par ces nouvelles mesures. Il prend l'apéro en famille et de temps à autre, la fumée s'échappe de sa bouche. "Ça ne va pas changer grand-chose parce qu'ils nous interdisent déjà de fumer un peu partout... Ça va me faire chier parce qu'on est en plein air. Donc si j'ai envie de fumer une clope, je veux pouvoir fumer une clope !" Mais José l'assure : "Si à côté, ça dérange, je l'éteins".

Plusieurs fumeurs rencontrés affirment être attentifs et essayer de ne pas être proches d'enfants. En cela, Eric avec sa cigarette entre les doigts, souscrit à ces nouvelles interdictions. "Équipements sportifs, écoles, surtout si c'est élémentaires, je trouve ça normal. Mais pour les parcs, ils ne devraient pas complètement interdire ou alors créer des zones fumeurs. D’autant plus qu'en été, on ne va pas s'amuser à sortir d'un parc juste pour fumer. Ce serait un compromis."

Le gouvernement veut créer une génération sans tabac à partir de maintenant. Mais Aurélie y croit peu, et pourtant elle ne fume pas. Elle est maman d'un adolescent. "Ils sont moins exposés à la cigarette, mais ça ne les empêche pas de fumer parce qu'il y a les vaporettes ou autre chose d'encore plus grave. Et ça peut peut-être les inciter à fumer autre chose."

Un soulagement pour les non-fumeurs

Imène profite d'un pique-nique dans un parc avec son garçon de 3 ans. Et quand on lui annonce cette interdiction prochaine, elle s'en réjouit sans hésitation. "C'est une super nouvelle ! Aussi bien pour mon enfant que pour moi qui suis non-fumeuse. Je trouve qu'on est toujours puni quand on ne fume pas parce qu'on a l'impression que l'espace public est réservé en priorité aux fumeurs".

Ne pas fumer dans un parc, cela relève même de l'évidence pour Bertrand et Diane, qui se promènent avec leur petite d'un an et demi. "On vient de retrouver un mégot par terre que notre fille a essayé de ramasser. On est en pleine pelouse du parc, c'est insupportable", regrette Diane. Bertrand quant à lui en avait marre de subir le tabagisme passif. "On vient dans un espace vert pour être au grand air et respirer de l'air frais. Alors se voir imposer la fumée des autres, c'est dérangeant."

La fumée, qui gêne les non-fumeurs à la terrasse des restaurants, revient sans cesse dans le débat de l'interdiction. Mais ces espaces restent encore bien accessibles à la cigarette.


Si vous souffrez d'une addiction au tabac, si vous êtes en détresse ou si vous voulez aider une personne qui souffre d'addiction, il existe des services d'écoute anonymes et gratuits. Le numéro Tabac info service est joignable au 39 89 tous les jours de 8 heures à 20 heures. D'autres informations sont disponibles sur le site tabac-info-service.fr, un site de l'agence Santé publique France.

Réactions de fumeurs et de non-fumeurs recueillies par Théo Boscher

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