Santé : l'Alliance contre le tabac réclame "l'interdiction immédiate" des cigarettes électroniques "Puff"
L'Alliance contre le tabac dénonce le danger de la "Puff", cette cigarette électronique aromatisée, "un moyen de transformer nos jeunes en fumeur de demain". Elle est non seulement nocive pour la santé mais aussi pour l'environnement, alerte l'ACT qui demande son interdiction.
L'Alliance contre le tabac (ACT) réclame "l'interdiction immédiate" des cigarettes électroniques jetables aromatisées "Puff". Dans un communiqué publié mardi 25 octobre, la fédération d'associations de lutte contre le tabagisme explique que ce produit est "aussi néfaste pour la santé de nos enfants que pour notre environnement".
Loïc Josseran, président de l’ACT-Alliance contre le tabac, médecin et chercheur en santé publique, accuse les fabricants de ne "jamais eu l’intention de faire de la Puff un outil de sevrage mais bien un moyen de transformer nos jeunes en fumeur de demain par le biais de ce nouveau produit de la nicotine hautement addictif." Il estime que "l’interdiction de la vente des cigarettes électroniques jetables en France est la bonne décision à prendre si nous ne souhaitons pas voir s’accélérer cette épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine."
Une popularité inquiétante
L'Alliance contre le tabac et l'institut de sondage BVA ont mené "pour la première fois" une enquête pour comprendre la perception et l'usage de la "Puff" chez les jeunes. Des adolescents de 13 à 16 ans ont été interrogés. "Cette enquête française confirme les inquiétudes de nos associations", écrit l'ACT qui note que ces cigarettes électroniques jetables – arrivées sur le marché français en 2021 – sont très populaires. 2/3 des adolescents interrogés "ont déjà entendu parler de la Puff et plus d’1/3 affirme savoir précisément de quoi il s’agit". Déjà le 21 octobre dernier, le docteur Loïc Josseran, avait lancé l’alerte sur franceinfo, estimant que les industriels créent chez des enfants de 11-12 ans "la prochaine génération de fumeurs".
Selon cette enquête, plus d'un adolescent sur 10 (13%) "a déjà utilisé la Puff, soit la même proportion de jeunes ayant déjà fumé une cigarette classique ou électronique". L'ACT souligne que cette part augmente lorsque le jeune a un parent fumeur (20%) ou deux parents fumeurs (29%). De plus, un quart des jeunes interrogés estime "qu'il est facile de se procurer une Puff". 9 % répondent en avoir déjà acheté, et ce malgré l'interdiction de vente aux mineurs (contre 7% pour des cigarettes électroniques ou 6% pour des cigarettes classiques).
L'Alliance contre le tabac dénonce le marketing autour de ces cigarettes aromatisées jetables puisque 81% des jeunes interrogés "considèrent la Puff comme un gadget". La majorité des adolescents met en avant le côté ludique et récréatif de la Puff qui permet "de découvrir des goûts originaux" ou parce que "c'est amusant de jouer avec le nuage de vapeur".
Nocivité et greenwashing
Pour l'ACT, cette "popularité est inquiétante" en partant notamment de ce constat : "Parmi les adolescents utilisant la Puff, 28 % d’entre eux ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit et 17 % d’entre eux se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit de la nicotine ou du tabac." La fédération d'associations de lutte contre le tabac pointe un enjeu de santé publique car "les adolescents sous-estiment la nocivité de ce produit composé de sels de nicotine". Or, "l’utilisation de la Puff augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires et impacte les acquisitions cognitives des plus jeunes".
L'ACT dénonce par ailleurs, "une aberration environnementale encore sous-évaluée". Elle explique que "la Puff est composée de plastique et d’une batterie non-amovible au lithium" et met en garde contre le greenwashing, un procédé marketing qui consiste à donner une image écoresponsable éloignée de la réalité : "Si certains fabricants revendiquent la recyclabilité de leurs produits (à l’instar de Wpuff), aucune source vérifiable ni label indépendant le confirme." L'Alliance contre le tabac regrette "un déchet supplémentaire qui vient s’ajouter aux 4 500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature".
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