Deux ONG attaquent Carrefour en justice pour "manquement à son devoir de vigilance" dans sa filière thonière

Dans un rapport, l'association Bloom dénonce par ailleurs un "écart criant entre les grands discours de Carrefour et la réalité".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Illustration de thon en conserve sur les étagères d'un supermarché, à Fleurance (Gers), le 12 novembre 2024. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS / AFP)
Illustration de thon en conserve sur les étagères d'un supermarché, à Fleurance (Gers), le 12 novembre 2024. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS / AFP)

Le bras de fer s'éternise en justice. Alors qu'elles alertent depuis des mois les enseignes de supermarché sur les "atteintes environnementales et humaines de l'industrie du thon" en boîte, les ONG Bloom et Foodwatch annoncent lundi 17 mars qu'elles attaquent Carrefour en justice. "Après deux ans de dialogue stérile dans le cadre de deux mises en demeure, (...) les associations assignent la multinationale au tribunal judiciaire de Paris pour manquement à son devoir de vigilance dans sa filière thonière", peut-on lire dans un communiqué commun.

"Ces manquements sont graves. L'enseigne doit agir et nous faisons appel à la justice pour l'y obliger."

Bloom et Foodwatch

dans un communiqué commun

Une assignation qui tombe au moment où Bloom publie un rapport intitulé "Carrefour : le cynisme" dans lequel l'ONG dénonce un "écart criant entre les grands discours de Carrefour et la réalité" de ses engagements sur le thon. Cette entreprise "n'interdit pas les méthodes de pêche destructrices dans ses approvisionnements [et] n'a pas adopté de limite maximale de mercure protectrice de la santé des consommateurs", écrivent Bloom et Foodwatch. En octobre 2024, les deux ONG avaient révélé une contamination généralisée du thon au mercure, mettant à risque la santé des consommateurs. Selon Bloom et Foodwatch, Carrefour "est par ailleurs incapable de démontrer que les conserves qu'elle vend sont exemptes d'abus de droits humains".

Dans un message à l'AFP, le distributeur "conteste fermement ces accusations et réaffirme ses engagements en faveur d'une pêche durable", assurant notamment avoir "stoppé tout approvisionnement en thon albacore pêché dans l'océan Indien". Il estime que l'une des deux associations, Bloom, "souhaite simplement, sans oser l'écrire explicitement, que Carrefour cesse absolument toute vente de thon dans ses magasins".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.