Pénurie de soignants : un pont aérien pour faire venir les médecins de Dijon à Nevers
Le maire de Nevers (Nièvre) a décidé d'affréter un avion pour les médecins qui viennent exercer à l'hôpital en venant de Dijon, à 200 km : 35 minutes de vol, au lieu des trois heures de voiture et un peu plus de deux en train.
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Une navette aérienne médicale va être mise en place dans la Nièvre. Face à la pénurie de médecins au centre hospitalier de Nevers, le maire de la ville, Denis Thuriot, a décidé de mettre en place cette liaison par les airs entre sa commune et la ville de Dijon, à 200 km.
Il manque au centre hospitalier de Nevers une cinquantaine de médecins et autant d'infirmières. Des intérimaires dijonnais faisaient l'aller-retour, mais le temps de trajet – six heures aller-retour en voiture, plus de quatre heures en train – en décourageait certains, explique Denis Thuriot, le maire de Nevers : "L'objectif est de raccourcir le temps de distance entre Dijon et Nevers qui est beaucoup trop long, notamment pour les jeunes générations de médecins. Ils veulent rentrer chez eux le soir et ne veulent pas supporter six heures aller-retours en voiture. D'autant plus que les trains vont être supprimés durant sept à huit mois pour refaire les voies." Le vol entre Dijon-Longvic et Nevers-Fourchambault, lui, dure 35 minutes.
"L'idée, c'est de favoriser l'accès aux hôpitaux de notre territoire."
Denis Thuriot, maire de Neversà franceinfo
Le premier vol doit décoller le 26 janvier au matin avec à son bord des cardiologues, des pneumologues, des dermatologues ou encore des gynécologues. Des spécialités qui font aujourd'hui défaut dans les hôpitaux de Nevers. Dans un premier temps, il y aura un vol aller-retour par semaine. Denis Thuriot n'exclut pas d'augmenter la fréquence des navettes en fonction des besoins de l'hôpital. Cela fera faire "des économies", selon lui : un vol coûte "autour de 5 400 euros, soit 650 euros par passager". Et il espère faire baisser ces coûts en augmentant le nombre de rotations dans les mois à venir. L'embauche d'intérimaires représente 3,5 millions d'euros par an pour l'hôpital. "Aujourd'hui, l'hôpital de Nevers a un déficit d'environ six millions d'euros", rappelle le maire de Nevers.
Aujourd'hui, grâce à son futur pont aérien, le maire souhaite en finir avec les intérimaires. "Une vingtaine de médecins, grâce à des conventions entre les hôpitaux, viennent régulièrement à Nevers chaque semaine en train ou en voiture. Nous avons besoin d'eux. Nous voulons faire des économies sur ce qu'on appelle – et je sais que cela ne leur plaît pas – les mercenaires. Ce sont des chasseurs de primes qui viennent pour aider à tenir un service et ils font payer la vacation au moins 1 000 ou 1 500 euros et jusqu'à 3 000 euros. L'objectif à terme est de ne plus avoir recours à ceux-la."
La Nièvre fait face à une pénurie importante de soignants
Si l'objectif, à court terme, est d'en finir avec ces mercenaires, sur un temps plus long, Denis Thuriot souhaite recruter des médecins. Le maire de Nevers espère que les médecins seront séduits par sa ville. Pour le moment, les campagnes de recrutement n'ont pas porté leurs fruits.
Le département de la Nièvre reste un territoire sinistré. Il y a un manque concernant les médecins généralistes : en moyenne, il y a un généraliste pour plus de 2 000 patients contre un pour 850 au niveau national. Les soignants sont aussi âgés avec une moyenne d'âge de 55 ans. Dans le département, 15 à 20% de patients n'ont pas de médecin traitant. En 20 ans, le nombre de généralistes a baissé de 30% dans la Nièvre.
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