Déserts médicaux : l'adoption de la proposition de loi destinée à réguler l'installation des médecins est "une grande joie" pour le député Guillaume Garot, à l'initiative du texte

L'Assemblée nationale a adopté l'article 1 de la proposition de loi transpartisane pour réguler l'installation des médecins.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Mayenne
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Le député (PS) de Mayenne Guillaume Garot. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS)
Le député (PS) de Mayenne Guillaume Garot. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS)

"C'est une grande joie", réagit, jeudi 3 avril, sur "ici Mayenne", le député PS de Mayenne Guillaume Garot après l'adoption par l'Assemblée nationale dans la nuit de mercredi à jeudi de l'article 1 de la proposition de loi transpartisane pour réguler l'installation des médecins, un texte qu'il a initié avec un autre député mayennais Yannick Favennec (groupe Liot). "Ça fait trois ans maintenant que nous travaillons ensemble, inlassablement chaque semaine", décrit Guillaume Garot. L'article 1, sur la régulation de l'installation, "a remporté une large majorité". Cet article prévoit que dans les territoires bien pourvus en médecins, un nouveau praticien ne pourrait s'installer que lorsqu'un autre s'en va.

Mais "ce n'est pas terminé", prévient le député socialiste. Le reste de la proposition de loi doit revenir en discussion à l'Assemblée nationale le mois prochain, puis au Sénat. "C'est quand même une étape décisive cette nuit, insiste l'élu. Et c'est une première étape au sens où, maintenant, il va falloir continuer le dialogue avec des représentants des médecins bien sûr, pour voir comment on peut mettre en œuvre de la meilleure façon possible ce principe de la régulation".

Le gouvernement va donc devoir "avancer avec ce qu'ont fait les députés"

Le gouvernement est cependant contre cette régulation, rappelle "ici Mayenne". Le ministre de la Santé l'a redit mercredi, mais le Premier ministre François Bayrou a apporté son soutien au texte mardi soir. "C'était un appui qui, bien évidemment, a pesé dans le choix des députés. Le ministre de la Santé nous l'a dit aussi hier soir, lui était beaucoup plus réservé", décrit Guillaume Garot. Maintenant, "la loi, c'est le Parlement qui la fait". Le gouvernement va donc devoir "avancer avec ce qu'ont fait les députés". "Je continuerai bien évidemment, dans les semaines qui viennent, de discuter avec le ministre de la Santé", assure Guillaume Garot. "Mais il faut qu'on avance sur la base de ce vote cette nuit".

De leur côté, les médecins et les syndicats de médecins sont opposés à cette proposition de loi. Ils estiment qu'on ne peut pas réguler une pénurie et que les étudiants en médecine vont se détourner de la médecine générale pour aller vers des spécialités, afin d'éviter de devoir s'installer dans des déserts médicaux. "On a répondu encore une fois hier soir. Le principe de la régulation que nous avons posé concerne l'ensemble des praticiens, l'ensemble des médecins, autant les généralistes que les autres spécialistes", répond le député socialiste.

"Un peu de raison là-dedans pour l'intérêt général"

Cette régulation par la loi concernera donc "également les ophtalmos, les dermatos, toutes les spécialités qui exercent dans ce qu'on appelle la médecine de ville, dans un cabinet", rappelle Guillaume Garot, en précisant "autant les libéraux que les médecins salariés". Selon l'élu, "ça concernera tous les praticiens d'un territoire et c'est cette approche territoriale qui sera efficace".

Le député socialiste comprend "que pour certains, ça puisse être une difficulté parce qu'on change les règles qui existaient jusqu'à présent. Mais enfin, qu'est-ce qui se passe pour les pharmaciens ? Qu'est ce qui se passe depuis le 1er janvier pour les dentistes ? C'est cette régulation. Et ça n'a fait fuir personne". Il estime qu'il faut "maintenant un peu de raison là-dedans pour l'intérêt général".

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