Des médecins et des syndicats appellent à fermer les cabinets le 12 mars pour dénoncer les agressions par des patients

Le médecin généraliste Saïd Ouichou appelle à une mobilisation partout en France. Près de 1 600 agressions ont été déclarées par des médecins en 2023, contre 1 250 en 2022.

Article rédigé par franceinfo
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Un médecin lors d'une consultation, le 18 janvier 2021 à Paris. Image d'illustration. (THOMAS SAMSON / AFP)
Un médecin lors d'une consultation, le 18 janvier 2021 à Paris. Image d'illustration. (THOMAS SAMSON / AFP)

Après plusieurs agressions de médecins, "nous sommes en danger", alerte mardi 18 février sur France Inter le docteur Saïd Ouichou. Il a lancé lundi un appel à une mobilisation le 12 mars, avec une fermeture des cabinets partout en France. Le 12 mars correspond à la Journée européenne contre la violence dans les soins de santé.

Deux organisations ont d'ores et déjà répondu favorablement à cet appel, l'UFML (Union française pour une médecine libre), deuxième syndicat majoritaire des généralistes, et le collectif Médecins pour demain. "Nous ne pouvons plus accepter que dans notre société dite moderne, on agresse des blouses blanches", a réagi le docteur Jérôme Marty, président de l'UFML, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Il appelle ses consœurs et confrères à fermer leur cabinet "le 12 mars en soutien de tous les médecins et soignants agressés tout au long de l'année".

Ces prises de parole interviennent alors que la justice a condamné la semaine dernière un patient à trois semaines de travaux d'intérêt général pour l'agression d'un généraliste de Drancy, en Seine-Saint-Denis. Le docteur Mohamed Oulmekki avait été frappé en novembre dernier, avait eu le nez fracturé et un mois et demi d'interruption temporaire de travail.

"On a légitimé l'agression sur les médecins"

La décision de justice suscite l'indignation dans la profession et en premier lieu celle de Mohamed Oulmekki : "C'est un encouragement à toutes les personnes qui ont envie d'agresser un médecin", témoigne le docteur. "On a légitimé l'agression sur les médecins. 'Allez-y, vous ne risquez rien'. Je ne comprends pas. On est dans une mission de service public, on rend service aux patients, on ne refuse personne, on ne travaille pas sur rendez-vous et voilà comment on est remerciés", confie-t-il au micro de France Inter. Il vient d’être arrêté à nouveau par son psychiatre pour deux mois.

Près de 1 600 agressions ont été déclarées par des médecins en 2023, contre 1 250 en 2022, selon le rapport de l'Observatoire de la sécurité des médecins, publié par l'Ordre des médecins. "Si on en est là aujourd'hui, c'est parce que le système de santé est tellement dégradé que les gens vivent une énorme frustration, qu'on peut comprendre, mais pas qu'ils passent à l'acte. C'est une chose qu'on refuse complètement. J'appelle vraiment à protéger les médecins, nous sommes en danger, de la part des personnes qui nous agressent et face à la justice qui ne rend pas justice", alerte le docteur Saïd Ouichou, installé dans les quartiers nord à Marseille.

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