Un logiciel pour "remplacer" les généralistes ?
Une entreprise britannique affirme avoir créé un logiciel capable de poser un diagnostic de la même façon qu’un médecin généraliste.
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"L'humanité fait un pas important vers un monde où personne ne se verra refuser des conseils de santé sûrs et précis", a déclaré Ali Parsa, fondateur de l'entreprise d'intelligence artificielle Babylon, lors d’une conférence le 27 juin. En partenariat avec le National Health Service (NHS, le service de santé britannique), Babylon a mis au point un programme de diagnostic médical. Ce logiciel, qui se présente sous la forme d’une application, analyse les symptômes du patient par conversation écrite. D’après l’entreprise, le diagnostic du logiciel est meilleur que celui que posent les futurs médecins lors de leurs examens. Mais le Royal College of General Practitioners (RCGP), l'organisme professionnel représentant les médecins généralistes, conteste ces résultats.
L'application "laisse les services de médecine générale traiter les cas les plus complexes"
Babylon a soumis son programme à plusieurs questions pensées par le RCGP, habituellement posées aux futurs médecins généralistes. Le logiciel aurait ainsi obtenu 81% de bonnes réponses lors de son premier essai, alors qu’en moyenne, les futurs étudiants en ont obtenu 72% au cours des 5 dernières années. Des scores remis en cause par le RCGP, qui doute de l’honnêteté de la démarche et assure que ces questions ne sont pas publiques, et qu’il ne les a jamais fournies à Babylon. L’organisme n’a d’ailleurs pas pu vérifier le déroulement de l’étude. Pour le RCGP, qui s’est exprimé à l’occasion de la conférence de Babylon, l'application "sélectionne" ses patients et "laisse les services de médecine générale traiter les cas les plus complexes".
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"Aucune application, aucun algorithme ne pourra jamais faire ce que fait un médecin généraliste", a par ailleurs affirmé Martin Marshall, le vice-président du RCGP. "Les machines sont des machines, les médecins sont des professionnels hautement formés et entraînés. Les deux ne peuvent être comparés, une machine peut assister un médecin mais ne pourra jamais le remplacer", a-t-il ajouté. Mobasher Butt, directeur médical de Babylon, a pour sa part accusé le RCGP de soutenir un "statu quo démodé".
"Faire pour la santé ce que Google, par exemple, a fait avec l'information"
Pour Babylon, il s’agit ici de "rendre le service de santé accessible et abordable, à la portée de chaque personne sur la planète". Fin 2017, l’entreprise a lancé une application pour les patients du NHS aujourd’hui utilisée par 50 000 personnes. Elle revendique également deux millions d'usagers au Rwanda, et aimerait étendre ses services sur d'autres continents. "Je pense que nous sommes sur le point de faire pour la santé ce que Google, par exemple, a fait avec l'information", a très sérieusement annoncé Ali Parsa. Pour lui, le développement de l'intelligence artificielle peut permettre de réduire considérablement les dépenses de santé. Mais pour le RCGP, Babylon oublie un enjeu éthique essentiel : la place de l’humain dans la médecine. "La manière dont cette application est utilisée risque de discréditer et de miner les services de médecine générale traditionnels", estime-t-il.
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