: Reportage "Les apporter dans toute la France" : les grandes ambitions des producteurs de myrtilles en Bretagne
La myrtille s'impose de plus en plus dans les supermarchés français. Face au succès rencontré par ce petit fruit, les maraîchers comptent bien étendre leur production, notamment en Bretagne.
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C'est un fruit de plus en plus prisé sur la table des Français l'été : la myrtille. Sa consommation explose depuis une dizaine d'années. Toutefois, la production n'augmente pas aussi vite. Près de 3 000 tonnes sont produites en France, mais elles ne couvrent que 17 % de notre consommation, soit moins d'une myrtille sur cinq. Les autres sont importées d'Espagne, du Maroc, du Portugal... voire du Pérou et du Chili, l'hiver.
Des agriculteurs ont bien compris qu'il y avait là un marché à conquérir, notamment en Bretagne. Cet été, les clients ont pu découvrir pour la première fois des myrtilles bretonnes dans certains supermarchés locaux. Par exemple à Morlaix, dans le Finistère : Laurent est agréablement surpris dans les rayons de son supermarché habituel : "J'étais en train de regarder les framboises qui viennent du Portugal et j'ai été attiré par la myrtille de Bretagne". "Mieux vaut consommer local !", ajoute le sexagénaire avant de s'emparer de deux barquettes, rêvant déjà de cuisiner un clafoutis.
Les petites baies noires partent vite, selon le responsable du rayon fruits et légumes. Chaque jour, le magasin reçoit 24 barquettes. "Et on les vend toutes, donc c'est très concluant", se félicite Stéphane Kerdraon.
Au moins deux ans avant d'avoir des fruits
Derrière ces barquettes de la marque coopérative Prince de Bretagne, se cachent six producteurs, dont Thomas Quillévéré. L'agriculteur est en ce moment en pleine récolte, au milieu des arbustes chargés de myrtilles. Pour l'instant, il travaille avec ses trois frères, sa sœur et sa femme. Dès l'an prochain, il sera également épaulé par son fils et sa belle-fille. Car le rendement des myrtilliers évolue dans le temps : "Dans la parcelle, on a 4 000 plants de myrtilles", explique Thomas Quillévéré. Or l'arbuste ne donne des fruits que deux ans après avoir été planté. "Et le plant n'exprime son potentiel qu'au bout de la cinquième année", précise-t-il.
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Basé à Plouénan, près de Morlaix, le maraîcher s'est lancé dans ce pari en 2022 et réalise cette année sa deuxième récolte. "L'investissement de départ est assez lourd, indique-t-il. Il faut compter plus de 100 000 euros. Mais aujourd'hui, ça vaut le coup de le faire."
"J'ai prévu de doubler la production"
Alors qu'ils seront bientôt huit à travailler sur l'exploitation, Thomas Quillévéré assure qu'il "veut assurer un revenu à tout le monde et pérenniser l'exploitation, parce que c'est une culture qui va durer à peu près 10 ou 15 ans". Alors il continue à planter de nouveaux arbustes : "J'ai prévu de doubler la production".
"J'ai déjà mis mes plants en pépinière et ils rentreront en production l'année prochaine."
Thomas Quillévéré, producteur de myrtillesà franceinfo
La récolte monte en puissance d'année en année. Patrick Guivarch, responsable innovation pour l'une des coopératives de Prince de Bretagne, se fixe une grande ambition : "Cette année, la saison n'est pas terminée, mais je table sur 25 à 28 tonnes de production".
Si 25 tonnes sont aujourd'hui insuffisantes pour couvrir tout le pays, l'agriculteur envisage "d'être à 100-120 tonnes de myrtilles" d'ici 2030. "Là, on pourra sans doute les apporter dans toute la France", conclut-il. Car Prince de Bretagne compte bien travailler sur sa compétitivité, pour concurrencer les myrtilles d'importation.
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