Politique de santé : plus d'une centaine d'organisations écrivent à Sébastien Lecornu pour dénoncer "un véritable déni scientifique"
Elles sont 117 à demander au Premier ministre "de publier la Stratégie nationale pour l’alimentation, afin de protéger la santé". Un texte promis depuis deux ans.
Dans une lettre ouverte publiée mercredi 24 septembre que France Inter a pu consulter, 117 associations et organisations demandent à Sébastien Lecornu "de publier la Stratégie nationale pour l’alimentation la nutrition et le climat (Snanc), afin de protéger la santé des Français". Ce texte "devait être publié en juillet 2023", mais plus de "deux ans plus tard, il n'a toujours pas vu le jour", dénoncent les signataires de cette lettre ouverte.
Selon "la dernière version" de ce document qui a fuité, il y a "un véritable déni scientifique", dénoncent les associations, parce que le texte a été dénaturé. On y a supprimé "toute référence à la réduction ou à la limitation de la consommation de viande", jugent les signataires de la lettre. Selon les associations, ce retard de la publication de la Stratégie nationale pour l’alimentation la nutrition et le climat, est "lié à des mobilisations importantes de la part de certains lobbys industriels", argumente Benoît Granier, du Réseau Action Climat, signataire de cette lettre ouverte.
Réduire la consommation de viande, "pas une option"
"On sait par exemple que les lobbys de la charcuterie et de la viande, les lobbys de l'agroalimentaire, se sont mobilisés pour empêcher qu'on ait dans cette stratégie des objectifs pour réduire la consommation de viande, pour empêcher qu'on ait une restriction de la publicité pour la malbouffe qui va cibler les enfants", se désole Benoît Granier.
"Les gouvernements continuent à privilégier les intérêts des lobbys privés au détriment de l'intérêt général et de la santé publique."
Benoît Granier du Réseau Action Climatà France Inter
C'est "complètement inacceptable", dénonce Benoît Granier.
Inscrire cette stratégie dans "une trajectoire claire de réduction de la consommation de viande n’est pas une option, c’est une nécessité à plusieurs égards", assurent les signataires. Selon le Haut Conseil pour le Climat, "la France doit diminuer sa consommation de produits d’origine animale de 30% d’ici 2050 pour espérer atteindre des engagements climatiques", étaye cette lettre ouverte.
Sur le versant santé, "63% de la population dépassent les quantités maximales recommandées pour la charcuterie et 32% pour la viande rouge : il est pourtant aujourd’hui bien établi que leur surconsommation augmente les risques de développer des maladies non transmissibles telles que l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, certains cancers", mettent en garde les associations qui ont signé cette lettre, notamment France Nature Environnement, la Ligue contre le Cancer ou encore la Confédération syndicale des familles.
"Rendre obligatoire l’affichage du Nutri-Score"
En plus des associations "habituelles", une trentaine d'organisations "ont rejoint le collectif, incluant notamment la CFDT Agri-agro, BLOOM, Seastemik, la Chaire Unesco Alimentations du monde, le Syndicat national des diététiciens, Quitoque ou encore La Tablée des Chefs", indiquent les signataires.
Ce recul concernant la consommation de la viande "s’ajoute à celui sur la publicité et le marketing des produits nocifs pour la santé, que le gouvernement a refusé de restreindre, même lorsqu’il prend pour cible et matraque spécifiquement les enfants", dénonce encore cette lettre ouverte.
Les signataires rappellent leurs "demandes prioritaires", notamment l'interdiction de "la publicité pour les produits trop gras, trop sucrés et trop salés, notamment lorsqu’ils ciblent les enfants". Il faut "rendre obligatoire l’affichage du Nutri-Score sur tous les emballages et les supports publicitaires", poursuivent les associations et organisations. Elles appellent à "fixer une trajectoire chiffrée vers 'moins et mieux' de produits animaux d’ici 2030" et réclament la nomination "d'un délégué interministérielle chargé de la mise en œuvre et du suivi de la Snanc, garante de l’allocation des moyens nécessaires à l’atteinte de ses objectifs".
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