Les Français peuvent réduire de 15% leur consommation de viande en dix ans "sans porter préjudice" à leurs "besoins nutritionnels", selon un rapport

Les Français peuvent réduire leur consommation carnée, sans douleur, sous quelques conditions, estime l'Institut de développement durable et des relations internationales (Iddri) dans un rapport dévoilé lundi.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne retire de la viande rouge de son sac de courses, le 8 février 2024. Image d'illustration. (LIONEL LE SAUX / MAXPPP)
Une personne retire de la viande rouge de son sac de courses, le 8 février 2024. Image d'illustration. (LIONEL LE SAUX / MAXPPP)

Les Français peuvent réduire leur consommation de viande d'ici 2035 "sans porter préjudice" à leurs "besoins nutritionnels", selon un rapport de l'Institut de développement durable et des relations internationales (Iddri) dévoilé lundi 3 février par France Inter. Alors que la consommation de viande ne diminue pas depuis plusieurs années en France, malgré les recommandations pour la santé et le climat, ce rapport vise à démontrer que les Français peuvent réduire leur consommation carnée, sans douleur, sous quelques conditions. 

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Pour cela, les chercheurs de l'Iddri ont étudié le comportement de douze groupes sociaux, allant des "ménages aisés très diplômés" aux "familles rurales modestes", en passant par les "hommes seuls" ou les "seniors à faible revenu et diplôme". Les chercheurs ont ainsi observé de près certains facteurs capables de modifier le contenu de nos assiettes tout en tenant compte des inégalités sociales. 

Parmi les moyens les plus efficaces : réduire les écarts de prix entre les viandes et les alternatives végétales, améliorer l'aide alimentaire, augmenter le nombre de plats ou de menus flexitariens dans les restaurants ou encore les supermarchés. "Une évolution significative des pratiques alimentaires, incluant une baisse de la consommation de viande, est possible pour tous les groupes sociaux considérés, en tenant compte de leurs pratiques actuelles", assure le rapport. 

Des baisses différentes selon la viande

Ce scénario aboutit à une diminution de la consommation moyenne de viande de 15% entre 2023 et 2035. "Cette trajectoire globale résulte de la somme des trajectoires spécifiques des 12 groupes sociaux, avec des diminutions allant de 4% à 36% selon les groupes", selon l'Idrri. "Cette diminution moyenne de la consommation de viande est contrastée entre les espèces de viande : -18% pour la viande bovine, -17% pour le porc, -8% pour la volaille, et -28% pour les autres viandes (mouton, gibier, lapin, etc.)."

Toutefois, même avec cette réduction de la consommation de viande, les Français pourront continuer de manger 74 kg de viande en moyenne par personne et par an en 2035, soit un peu plus que la moyenne actuelle de l’Italie. Selon le rapport, cette baisse "intervient sans porter préjudice à la couverture des besoins nutritionnels d'aucun groupe social". 

La Grande-Bretagne a ainsi réussi à diminuer sa consommation de viande de 17% en 10 ans, l'Allemagne de 13%. Si la France y parvient, cela permettra de diminuer de 10% l'empreinte carbone de l'alimentation dans l'Hexagone.

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