Amiante : "La France ne peut pas se permettre de ne pas juger une catastrophe sanitaire qui a fait plus de 100 000 décès"
Michel Parigot, président du Comité anti-amiante de Jussieu, a espéré, vendredi sur franceinfo, qu'un procès au pénal aurait lieu dans le scandale de l'amiante après l'annulation des mises en examen de neuf responsables nationaux.
L'annulation des mises en examen de neuf responsables nationaux, dans deux dossiers emblématiques du scandale de l'amiante, vendredi 15 septembre, est "scandaleuse", estime Michel Parigot. Pour le président du Comité anti-amiante de Jussieu, invité de franceinfo vendredi, "on veut absolument se débarrasser par tous les moyens de l'affaire de l'amiante", mais il ne renonce pas : "Je crois qu'on aura un procès pénal". Des industriels, scientifiques ou hauts fonctionnaires avaient été mis en examen entre fin 2011 et début 2012 pour "homicide et blessure involontaire".
franceinfo : Comment réagissez-vous à la décision d'annulation de ces mises en examen ?
Michel Parigot : La colère est réelle. La motivation de cette décision est probablement la plus scandaleuse qu'on ait eue jusqu'à maintenant. Il s'agit tout simplement de justifier tout ce qui s'est passé. On justifie la politique qui a été menée et qui a conduit à des dizaines de milliers de décès. On nous explique que le fait que les pouvoirs publics se soient reposés sur une structure de lobbying des industriels pour établir leur politique n'est pas un problème. Les arguments qui sont utilisés vous permettraient de dire qu'il n'y avait aucune raison d'interdire l'amiante en 1997, aucune raison de prendre les mesures de protection qu'on a prises et qu'on aurait pu, pendant 20 ans, faire exactement la même politique avec des dizaines et des dizaines de milliers de morts supplémentaires. Pour moi, c'est inacceptable.
Comment expliquez-vous la motivation de la décision de la Cour d'appel de Paris ?
Elle peut s'expliquer uniquement par le fait qu'on veut absolument se débarrasser par tous les moyens de l'affaire de l'amiante. Le dossier gêne car les responsabilités sont celles de hauts fonctionnaires. En France, on refuse systématiquement de mettre en cause des décideurs. On veut limiter les responsabilités à celles des exécutants. Cela ne dérange personne de mettre en cause des exécutants. Or, dans les affaires de santé publique, les principales responsabilités sont celles des décideurs. Ils savent que l'on va avoir, au bout du compte, des dizaines de milliers de morts. Ils le savaient, mais ils ont quand même pris des décisions.
Croyez-vous toujours en un procès pénal ?
Je crois qu'on aura un procès pénal. On est en train de s'organiser pour cela. Je pense qu'on va y arriver, car la France ne peut pas se permettre de ne pas juger une catastrophe sanitaire qui a fait plus de 100 000 décès et qui était parfaitement évitable. On avait toutes les connaissances sur le sujet et les décisions ont été prises en toute connaissance.
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