Affaire Skripal : les victimes britanniques en contact avec le même agent neurotoxique que l’ex-espion
Les victimes ont été intoxiquées au novitchok, le même agent innervant que Sergueï Skripal.
/2021/12/14/61b8b9925e803_allodocteurs.png)
/etl/storage/2018/07/05/etlDataImage5b3e093716223.jpg)
Le mystère autour de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia s’épaissit. Deux personnes ont été retrouvées inconscientes près de Salisbury, la ville où l’ex-espion russe a été victime d'une tentative d'empoisonnement. Elles ont été exposées au "même agent innervant" que celui utilisé contre les Skripal, selon Neil Basu, le chef du contre-terrorisme britannique. Les victimes, un homme et une femme d’une quarantaine d’années, sont toujours dans un état critique. Elles ont été retrouvées dans une habitation d’Amesbury, à une dizaine de kilomètres de Salisbury. Pour la police, c’est un "incident majeur".
"Pas de risque sanitaire significatif pour le grand public"
Les enquêteurs, qui ont d’abord penché pour une contamination due à une absorption d'héroïne ou de crack, ont finalement décidé de mener des tests complémentaires. "La priorité des enquêteurs est désormais de déterminer comment ces deux personnes sont entrées en contact avec l'agent innervant", a déclaré Neil Basu. Pour lui, il n'y a néanmoins "aucune preuve" qu’ils aient "étaient visés d'une quelconque manière".
D’après un ami des victimes, celles-ci ont passé la journée à Salisbury la veille de l’empoisonnement. Pour éviter de nouvelles contaminations, la police a installé des cordons de sécurité dans les endroits où les deux quadragénaires auraient pu se rendre. Le jardin public Queen Elizabeth Gardens, à Salisbury, a par ailleurs été fermé au public. Public Health England (PHE, l’agence de santé publique anglaise), a néanmoins tenu à rassurer : pour elle, cet événement ne pose "pas de risque sanitaire significatif pour le grand public". L'hôpital de Salisbury reste quant à lui ouvert au public.
Des faits qui rappellent étrangement l’affaire Skripal
En mars dernier, Sergueï Skripal et sa fille Ioulia avaient été victimes d'une tentative d'empoisonnement à un agent innervant de la famille des Novitchok. Un policier qui leur avait porté secours avait été lui aussi été contaminé. Tous trois étaient restés hospitalisés plusieurs semaines. Le Royaume-Uni avait alors accusé la Russie, ce qui avait entraîné une grave crise diplomatique.
"La plus haute concentration de l'agent neurotoxique se trouvait sur la porte d'entrée" du domicile de Sergueï Skripal, avait expliqué Scotland Yard. Des traces de poison avaient également été retrouvées dans un pub que l’ex-espion et sa fille avaient l’habitude de fréquenter. Neuf sites avaient alors été nettoyés chimiquement pendant plusieurs mois. Toutes les personnes qui s’y étaient rendues avaient été invitées à laver leurs vêtements et leurs effets personnels.
Le soman, l’un des agents innervants les plus dangereux au monde, aurait possiblement été utilisé contre les Skripal. Il se caractérise par sa résistance aux traitements des intoxications habituels. "Le soman est un pallier supplémentaire par rapport au sarin : on commence à utiliser des produits pour lesquels on n’a pas de traitement", explique le Pr Frédéric Baud, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Necker. Si l’ex-espion et sa fille ont finalement été tirés d’affaire, c’est sûrement parce qu’ils ont été en contact avec une très faible quantité de poison.
L’intoxication au soman génère des crises de convulsions et coupe le souffle, des effets propres à la famille des poisons neurotoxiques. "Ils entraînent une insuffisance respiratoire aiguë en rétrécissant le calibre des bronches, en les obstruant par des sécrétions, et en paralysant le diaphragme. Vous n’avez aucun moyen de renouveler votre air alvéolaire. A cela s’ajoutent des crises d’épilepsie qui ne s’arrêtent pas", poursuit le Pr Frédéric Baud.
À regarder
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
-
14 milliards d'impôts en plus, qui va payer ?
-
Gaza : comment désarmer le Hamas ?
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
-
Rihanna, reine des streams sans rien faire
-
Que changera la suspension de la réforme des retraites si elle est votée ?
-
Salaire : êtes-vous prêts à jouer la transparence ?
-
Ici, des collégiens dorment à la rue
-
Nouvelle éruption d'un volcan dans l'est de l'Indonésie
-
Cœur artificiel : l'angoisse des greffés Carmat
-
Pourquoi le vote du budget peut te concerner
-
Le nouveau ministre du Travail rouvre les débats sur les retraites
-
Laurent Nuñez, nouveau ministère de l'Intérieur, se confie sur les attentats de 2015
-
Adèle Exarchopoulos : "Quand le monde se résigne à banaliser la violence... Ce qui reste, c'est le collectif"
-
Un mois après sa mort, le message de Charlie Kirk résonne encore
-
Le rappeur SCH déclare sa flamme à Marcel Pagnol dans un film d'animation consacré au célèbre cinéaste
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter