Affaire Lactalis : l'association des victimes demande la fermeture définitive de l'usine
L’association des familles victimes du lait contaminé accuse Lactalis et les services de l'Etat d'"incompétence", durant la dernière décennie, à garantir la production de laits infantiles sains. Lactalis dément les accusations.
"L'usine de Craon doit fermer définitivement au vu de la présence d'une dizaine de type de salmonelles pendant plus de dix ans, de l'incompétence de Lactalis pour les anéantir et des services de l'État d'assurer les contrôles nécessaires pour garantir des produits sains", a déclaré le président de l'association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS), Quentin Guillemain, dans un communiqué. Il s'appuie sur des documents fournis par la préfecture de la Mayenne.
Sur l'ensemble des autocontrôles effectués dans cette usine par Lactalis depuis 2005, "une centaine sont positifs aux salmonelles entre 2005 et 2017, dont une dizaine sur des produits eux-mêmes dont on ne sait pas ce qu'ils sont devenus", a affirmé à l'AFP M. Guillemain. "On a potentiellement rendu malades des enfants sans que personne ne soit informé", a-t-il regretté.
Lactalis, de son côté, a démenti "fermement" les accusations portées à son encontre, également par voie de communiqué. "Lactalis rappelle que ces analyses concernent uniquement l'environnement du site sur les dix dernières années et en aucun cas les produits finis et commercialisés", affirme le groupe.
"[Nous avons quelques salmonelles] dans les produits, mais elles ont été détectées avant la mise en boîte. Ca a été vu normalement avec les autorités et ça n'a jamais été commercialisé", a affirmé à l'AFP Michel Nalet, directeur de la communication du groupe mayennais. "Jamais Lactalis n'aurait commercialisé des produits avec de tels risques pour les consommateurs", a encore assuré M. Nalet.
Des espèces de salmonelles non recherchées
Jusqu'à présent, la salmonelle recherchée était Salmonella agona. Mais, insiste le président de l'AFVCLS qui compte 800 adhérents, la présence d'une "dizaine d'autres types de salmonelles", autres que S. agona, a été identifiée lors de ces autocontrôles. A ce sujet, "personne n'a fait d'analyses pour vérifier que des enfants n'avaient pas été contaminés", souligne-t-il.
En janvier 2018, dans un entretien avec Les Échos, le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, avait dit "ne pas pouvoir exclure que des bébés aient consommé du lait contaminé" entre 2005 et 2017, puisque des salmonelles ont été trouvées "dans l'environnement" de l'usine durant cette période, sans préciser qu'il s'agissait ou pas de Salmonella agona.
"Nous avons reçu en début d'année 2018 des analyses de selles d'enfants suite à un appel à témoins que nous avions lancé auprès des familles fin 2017 et dans ces anayses figurent d'autres types de salmonelles [que S. agona] qui sont dans la liste des bactéries retrouvées lors des autocontrôles faits par Lactalis", a ajouté M. Guillemain à l'AFP.
Jade Dousselin, avocate de l'association, déplore que "l'enquête judiciaire ne se préoccupe que des [Salmonella agona] alors que j'ai déposé plainte avec d'autres stéréotypages d'autres salmonelles […] L'Etat n'a pas bien fait son travail alors qu'il avait connaissance de la présence d'autres salmonelles".
Lactalis met en garde contre l'"instrumentalisation de faits erronés"
Suite au scandale lié à la contamination à Salmonella agona, Lactalis avait été contraint d'arrêter sa production à l'usine de Craon en décembre 2017 et de rappeler en janvier l'ensemble de la production de lait infantile de cette usine, distribuée dans 83 pays. Lactalis assure que le phénomène de contamination a "toujours été limité à la tour 1" de l'usine qui a été depuis définitivement fermée. La tour 2 a repris en juillet dernier.
En octobre, le pôle santé publique du parquet de Paris a ouvert une information judiciaire contre X dans cette affaire. De son côté, Lactalis rappelle qu'il "collabore pleinement" à la procédure judiciaire en cours et "appelle à la plus grande prudence quant à l'instrumentalisation de faits erronés".
avec AFP
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