Syrie : trop de crises dans le monde restreint l'aide alimentaire et risque de provoquer une famine
Dans un pays où 90% des personnes vivent sous le seuil de pauvreté, près de 25% des Syriens dépendent entièrement de l’aide alimentaire soutenu par l'ONU. Mais ce soutien humanitaire s'arrête à partir du mois de janvier, à cause de l'absence de financement.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) ne dispose plus aujourd’hui des fonds nécessaires pour assurer ses distributions en Syrie. Cette agence de l’ONU est la plus grande agence humanitaire à lutter contre la faim dans le monde, et elle est désormais obligée de faire des choix.
Les conséquences pourraient très rapidement se révéler dramatiques, car plus de cinq millions de personnes dépendent directement de l'aide alimentaire du PAM. La moitié d'entre elles sont des déplacés du conflit qui a ravagé et plombe toujours le pays, depuis 12 ans. Plus d'un demi-million de personnes ont été tué depuis le début du conflit en 2011, avec la répression brutale des manifestations antigouvernementales.
24 millions de personnes supplémentaires menacées par la famine
La situation sécuritaire et la crise économique ne permettent toujours pas aux Syriens de se reconstruire, et les voilà désormais sous la menace d’une pénurie de nourriture. Ce père d’une famille de quatre enfants, interrogé par l’AFP en décembre dans le camp de Maram, au nord-ouest de la Syrie, craint évidemment le pire : "Si l’aide s’arrête, les gens vont mourir de faim. Si l’aide s’arrête, croyez-moi, les gens n’auront pas d’argent pour manger, c’est grâce à cette aide qu’ils survivent."
L’été dernier déjà, 45% des bénéficiaires de l’aide alimentaire ont été exclus du programme. Et en septembre, le volume des rations a été réduit. L’agence onusienne parle d’un état d’urgence perpétuel, dans un pays où 24 millions de personnes supplémentaires sont aujourd’hui menacées par la famine. C’est la première fois que les agences de l’ONU ne parviennent pas à mobiliser leurs partenaires, leurs donateurs. Le PAM est aujourd'hui confronté à ce choix terrible de devoir supprimer certaines de ses opérations.
Des besoins mondiaux croissants d'aide alimentaire
Si le PAM assure qu’il parviendra malgré tout à soutenir en Syrie les personnes en situation d’extrême urgence, il y a de moins en moins d’argent. L’an dernier, ce programme n’a reçu qu’un tiers des 50 milliards d’euros d’aide nécessaire à son action. C'est le déficit de financement le plus important de son histoire. Les missions humanitaires de l’ONU sont de plus en plus compromises et les perspectives pour 2024 sont assez préoccupantes.
Trop de crises, trop de conflits, trop de nouvelles situations d’urgence humanitaire en 2023… Le Soudan, la Libye, l’Afghanistan, sans oublier évidemment Gaza, ainsi que le nombre croissant de déplacés climatiques à travers le monde. L’ONU a d’ores et déjà pris la décision de cibler, de choisir l’extrême urgence parmi l'urgence, avec l’espoir de convaincre plus de donateurs et de maintenir un filet de sécurité humanitaire de plus en plus fragile.
À regarder
-
Une finale en or : "C'est une famille qui a gagné"
-
Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou... La liste des ministres du gouvernement Lecornu II
-
Cookie, burger : le croissant à toutes les sauces
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter