Législatives au Royaume-Uni : des élections également anticipées, à un tour, au résultat immédiat et radical
L'autre scrutin de la semaine est celui des législatives au Royaume-Uni. Jeudi 4 juillet, selon un mode de scrutin très différent de celui en vigueur en France, les résultats seront proclamés de façon radicale, dès le soir, après un tour unique.
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Jeudi 4 juillet 2024, les Britanniques votent pour leurs législatives. Tout le monde s'attend au retour de la gauche au pouvoir dès jeudi soir, car le mode de scrutin est redoutable. Pour être élu à la Chambre des communes, c'est assez simple, il faut arriver premier de l'unique tour. C'est un scrutin uninominal à un seul tour, si bien que le candidat qui arrive premier en nombre de voix est tout simplement élu.
Des élections anticipées voulues par Rishi Sunak, un pari risqué
Au Royaume-Uni comme en France, on assiste à des élections anticipées, voulues par le Premier ministre Rishi Sunak. Des similitudes avec la France, car lorsqu'il décide d'appeler les électeurs aux urnes, le Premier ministre anglais sait que cela va être difficile. Son camp est donné dans les sondages à 23% alors que la gauche culmine à 44% d'intention de vote. Mais, tout comme Emmanuel Macron, Rishi Sunak croit en lui pour convaincre les Britanniques. Il croit surtout dans les résultats économiques plutôt favorables qui traversent le Royaume-Uni, comme le repli de l'inflation ou encore la bonne croissance. Un pari risqué qui est loin d’être gagné.
La chambre sortante est conservatrice, avec 344 sièges pour la droite contre 205 pour les travaillistes. Le reste des sièges est réparti entre petits partis essentiellement. Elle avait été élue en 2019 du temps de Boris Johnson.
Si la France votait selon le même mode de scrutin, le RN serait au pouvoir
Dans ce contexte, ce qui compte au Royaume-Uni est d'arriver premier. Si la France avait le même mode de scrutin, le Rassemblement national serait aujourd'hui au pouvoir. Si le scrutin était uninominal à un tour, et que l'on compare avec ce qui s'est passé en France, dimanche 30 juillet, cela aurait été sans appel. En additionnant les 38 députés du Rassemblement national élu au premier tour des législatives avec les 258 qui sont arrivés en tête, l'extrême droite aurait 296 élus, le Nouveau Front populaire 157 députés, le camp présidentiel 69 élus et les Républicains seulement 33.
Le calcul aurait encore été différent si le mode scrutin était à la proportionnelle à un tour, comme cela avait été le cas en France en 1986. Cela montre combien le mode de scrutin est capital dans une élection et combien tout cela est à manier avec prudence. Mais le découpage électoral est lui aussi primordial dans les résultats des élections. Le dernier découpage en France date de 1986, on le doit à l'ancien ministre Charles Pasqua.
Des règles redoutables, mais qui laisse une place à l'humour
Au Royaume-Uni, pour se présenter aux élections, un candidat doit seulement réunir 10 signatures d'électeurs dans une circonscription et verser une caution de 500 livres (590 euros). Cela donne lieu à des candidatures insolites. Au sud de Londres, un certain Chris French a créé un parti au nom de son pub, ce qui lui permet d'apparaître sur les bulletins et d'offrir à son établissement une publicité dans tous les bureaux de vote de sa circonscription.
Le Premier ministre aura aussi en face de lui la candidature d'un certain Monsieur Face-de-Poubelle, qui s'est auto-proclamé "guerrier de l'espace intergalactique" et qui apparaît avec un casque qui ressemble à une poubelle.
Les élections législatives ont toujours lieu le jeudi au Royaume Uni. Les députés sont élus pour 5 ans maximum. La chambre des communes dispose de 650 sièges, qui se répartissent de la façon suivante : 533 représentent l'Angleterre, 59 l'Écosse, 40 le pays de Galles et 18 l'Irlande du Nord. Un projet de loi envisageait de rabaisser à 600 le nombre de députés, mais le texte n'a jamais été adopté.
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