Le bilan Trump sur l'immigration : des discours plus que des actes
Donald Trump, qui brigue la réélection ce 3 novembre avait fait beaucoup de promesses sur ce sujet il y a quatre ans. Et le bilan est modeste.
Il faut regarder les chiffres pour comprendre. En réalité, les Etats-Unis demeurent une terre massive d’immigration. C’est le cas depuis un demi-siècle et ça continue. A ce jour, le pays compte 45 millions d’habitants nés à l’étranger, c’est 14% de la population. C’est donc considérable. Et à ce total, il faut ajouter 11 millions de personnes en situation irrégulière, et bien sûr par définition ce n’est qu’une estimation.
Ça n’a pas fondamentalement changé sous le mandat de Donald Trump. Peu ou prou, chaque année, près d’un million de personnes immigrent vers les Etats-Unis, et elles proviennent désormais majoritairement d’Asie. C’est l’Inde qui constitue désormais la première terre d’origine des immigrants, devant le Mexique. Quant au durcissement de la politique sur les expulsions d’immigrés illégaux, il s’est opéré avant, sous Barack Obama, avec trois millions d’expulsions sous son mandat, essentiellement vers le Mexique. Un peu moins sous Donald Trump. Donc dans les faits, il n’y a pas vraiment eu de rupture.
Un mur avec le Mexique toujours pas construit
Il tient pourtant des discours très fermes sur le sujet mais c’est la différence entre les discours et la pratique. Et l’incarnation de ce fossé entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, c’est l’histoire du mur avec le Mexique. Donald Trump n’a cessé de répéter qu’il allait construire ce mur tout le long de la frontière pour empêcher l’immigration. Dans les faits, la frontière fait plus de 3 000 kms et le mur stricto sensu n’atteint pas 500 kms, auxquels il faut ajouter 500 autres kms de palissades diverses. Et son édification progressive a été plus rapide sous les mandats des trois prédécesseurs de Trump à la Maison Blanche : Obama, Bush et Clinton.
Mais depuis quatre ans, le mur n’a pas tellement bougé. Ce qui a évolué, c’est la répression à la frontière avec le Mexique, avec plus d’interpellations violentes. Sauf que cette politique comporte un risque électoral. Elle est mal vécue par toute une partie de la population américaine d’origine latino, qui constitue désormais la première communauté "non blanche" aux Etats-Unis, devant les Afro-américains. Et certains Etats, comme l’Arizona, pourraient demain basculer du camp républicain (celui de Trump) au camp démocrate (celui de Biden), à la faveur de la mobilisation électorale des latinos.
Echec devant la Cour suprême
Au fond, l'intention de Trump n’est pas de réduire le volume global de l’immigration, parce que l’économie américaine en a besoin. Il a plutôt cherché à en modifier la nature. L’essentiel de l’immigration, depuis 30 ans aux Etats-Unis, s’effectue par regroupement familial. Trump voudrait lui substituer une immigration au mérite, un choix par la compétence, la qualification. Mais cette réforme n’est jamais passée. Et en plus, la Cour suprême lui a donné tort lorsqu’il a cherché à faire expulser ceux que l’on appelle ici "les dreamers", ces immigrants entrés illégalement avec leurs parents alors qu’ils étaient mineurs. Aujourd’hui ils sont majeurs, moyenne d’âge 25 ans. Et ils sont entre 800 000 et trois millions, on ne sait pas bien. La justice a validé leur statut. Là encore, histoire révélatrice : la politique migratoire des Etats-Unis n’aura finalement pas changé fondamentalement sous Donald Trump.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter