La répression s'accentue encore en Égypte
Depuis début novembre plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux militants des droits de l'homme, ont été arrêtées arbitrairement en Égypte. C'est une confirmation du durcissement croissant du régime, qui réprime désormais toute forme d'opposition.
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C’est en train de se banaliser et du coup, plus personne n’en parle. Ces derniers jours encore, les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté au moins 40 personnes sans motif officiel. Décompte opéré par l’organisation Human Rights Watch. La méthode est toujours la même, tous les témoignages concordent : les forces spéciales de la NSA (l’Agence de sécurité nationale) font irruption au domicile des gens, le plus souvent à l’aube, sans mandat d’arrêt. Les personnes visées sont aussitôt menottées, on leur bande les yeux et elles disparaissent littéralement de la circulation. Bien entendu aucune d’entre elles n’a droit à un avocat et personne ne sait avec certitude où elles sont détenues, même si le plus probable est qu’elles soient emprisonnées au quartier général de la NSA, où la torture est monnaie courante, toujours selon Human Rights Watch. Parmi les personnes arrêtées ces derniers jours figurent plusieurs avocats et militants des droits de l’homme qui enquêtaient sur les disparitions précédentes.
La presse muselée
Le motif officiel de ces arrestations est toujours identique : "lutte contre le terrorisme". Sur le papier, l’argument est bon. D’ailleurs, quand Abdel Fattah al Sissi est arrivé au pouvoir en 2013, la répression s’est abattue d’abord sur les militants islamistes et sur l’organisation des Frères Musulmans. Mais au fil des mois, le régime s’est durci. Et désormais il ne tolère plus la moindre critique. Les 100 millions d’Égyptiens n’ont d’autre choix que se de taire. De nombreux laïcs sont emprisonnés, sans jugement, et pour des durées qui peuvent atteindre plusieurs mois voire plusieurs années. Les ONG n’ont plus la moindre liberté de mouvement depuis plus d’un an. Et depuis l’été dernier, deux lois sur la régulation des médias permettent de poursuivre, toute personne qui "porte atteinte aux valeurs familiales, à la sécurité nationale ou à l’économie". La définition est donc suffisamment large pour autoriser n’importe quelle arrestation ! Les blogueurs et les journalistes sont particulièrement visés : ils sont plus de 30 derrière les barreaux. Les grands titres de la presse privée, Al Masry al Youm et Al Shorouk sont en grande partie muselés. Et toute diffusion d’information non conforme à la "version officielle", est assimilée à une "fake news", passible d’arrestation. L’Égypte figure désormais à la 161ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Si ça ne s’appelle pas une dictature, ça n’en est pas très loin.
La controverse sur les ventes d'armes françaises
En face, les Européens ferment les yeux. Et ça va plus loin : ils continuent, la France en tête, de livrer en abondance à l’Égypte des armes et du matériel de surveillance électronique et informatique. Officiellement, la vente de ces armes est conditionnée par des restrictions d’utilisation : elles ne sont censées servir que dans la région du Sinaï, où de fait l’armée égyptienne combat les groupes islamistes. Mais dans les faits, plusieurs rapports d’ONG indiquent que ces armes servent aussi dans la répression du quotidien contre la population égyptienne. Et sur ce sujet, c’est un peu silence radio du côté des diplomaties occidentales.
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