La Bolivie nomme un ambassadeur aux États-Unis pour la première fois depuis onze ans
Direction la Bolivie où le gouvernement de transition vient d'annoncer la nomination d'un ambassadeur aux États-Unis. Une grande première depuis 11 ans.
C'est l'une des grandes interrogations dans cette crise politique bolivienne : les États-Unis ont-ils été à la manœuvre pour pousser le président démissionnaire Evo Morales vers la sortie et installer l'opposition au pouvoir ? La Bolivie a nommé, mardi 26 novembre, un ambassadeur aux États-Unis pour la première fois depuis onze ans. Cette décision marque une rupture dans la politique étrangère du pays, après le départ de l'ancien président socialiste Evo Morales.
L'annonce a été faite au moment où, depuis le Mexique, Evo Morales accordait un entretien à Telemundo (réseau de télévision en langue espagnole aux États-Unis appartenant à NBC Universal) pour dénoncer la connivence entre les Américains et la droite bolivienne.
Une source de très haut niveau m'affirme que le département d'État des États-Unis ne veut pas que je revienne dans mon pays.
Evo MoralesNoticias Telemundo
Evo Morales a notamment demandé "des garanties" pour pouvoir "regagner" son pays. "Je ne souhaite pas revenir pour être candidat à la présidence mais en tant que citoyen. Je dois être en Bolivie pour participer à ces élections", a martelé l'ancien président bolivien.
Changement de cap radical dans la politique étrangère bolivienne
Depuis la fuite d'Evo Morales vers le Mexique, le gouvernement de transition s'est attaqué avec beaucoup de zèle à deux chantiers pour rétablir la justice et la démocratie. Le premier de ces chantiers consiste à enterrer la personnalité politique de Morales. La vague de répression contre ses partisans a fait 30 morts et son ancien bras droit est aujourd'hui accusé par le nouveau pouvoir de terrorisme et de financement du terrorisme. L'actuel ministre de l'Intérieur recommande même publiquement une peine de prison à perpétuité contre lui s'il devait revenir en Bolivie.
Le deuxième chantier c'est un changement de cap radical et rapide dans la politique étrangère bolivienne avec l'urgence absolue de retisser des liens forts avec les États-Unis. L'une des premières décision de la présidente par interim Jeanine Añez a été de reconnaître Juan Guaido, l'homme de Washington au Venezuela, comme interlocuteur officiel. Le gouvernement de transition bolivien a clairement et largement dépassé son rôle d'administration temporaire.
Le lithium derrière le départ d'Evo Morales ?
Qu'est ce qui peut laisser penser que les États-Unis ont fomenté ce que certains dénoncent comme un coup d'Etat ? Il est difficile d'affirmer que l'influence de Washington dans cette crise bolivienne a dépassé les limites de la légalité. Ce que l'on sait, c'est que l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a sonné le repositionnement de la diplomatie américaine sur la partie latine du continent. Rex Tillerson a initié cette reconquête géostratégique et la Bolivie dispose d'un argument de taille pour devenir une cible : son immense réserve de lithium, la plus importante au monde.
Sur les réseaux sociaux, les spécialistes, les observateurs et les partisans des deux camps s'écharpent sur la théorie selon laquelle les États-Unis auraient poussés au coup d'État pour mettre la main sur la réserve bolivienne de lithium. Ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'à l'inverse d'Evo Morales, le nouveau gouvernement ne se tournera pas vers une entreprise chinoise pour exploiter ses réserves de lithium.
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