L'Irak et tout le Moyen-Orient paralysés par des tempêtes de sable à répétition
En ce mois de mai, les phénomènes météo extrêmes se multiplient. Canicule en Inde, fortes variations de température dans le Colorado aux Etats-Unis. Au Moyen-Orient, l'Irak est touché par une nouvelle tempête de sable, la 9e en un mois et demi.
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On se croirait dans un film de science-fiction, style Dune. Les images qui nous arrivent d’Irak, d’Iran, du Koweït, d’Arabie saoudite, sont impressionnantes : toute la région baigne dans un voile jaune ou orangé, la poussière est telle que dans plusieurs villes la visibilité est réduite à quelques mètres. Les images aériennes sont elles aussi spectaculaires : on voit les tempêtes de sable avancer et engloutir le paysage.
L’Irak (38 millions d'habitants) est le pays le plus touché : les activités non essentielles ont toutes été arrêtées ce lundi 23 mai. Seuls les services de santé et les forces de sécurité continuent de travailler. Les habitants ont été renvoyés chez eux, les administrations ont fermé, le trafic automobile est presque réduit à zéro. Le trafic aérien est suspendu. La tempête touche aussi bien Bagdad la capitale que les grandes villes d’Erbil au Nord ou de Najaf au Sud. Plus de 1 000 personnes ont été hospitalisées, les services de santé stockent des bidons d’oxygène, en particulier pour les asthmatiques.
Plus à l’est, l’Iran est touché à son tour depuis ce mardi 24 mai : les écoles, les universités, les services publics ont fermé là aussi. Plus au sud, le Koweït et l’Arabie saoudite ne sont pas épargnés. Au Koweït, les vols aériens ont été arrêtés pendant 3h hier. À Ryad, la capitale saoudienne, les autorités s’attendent à une visibilité quasi nulle dans les jours qui viennent.
Neuf tempêtes en six semaines
Le plus inquiétant, c’est la répétition du phénomène. Les tempêtes de sable sont assez fréquentes dans cette région du monde, en particulier en cette saison, à la fin du printemps et au début de l’été. Mais cette année, ça ne s’arrête plus. En Irak, c’est donc la 9e tempête en un mois et demi : autrement dit, plus d’une par semaine. Depuis mi-avril, ces épisodes à répétition ont provoqué l’hospitalisation de plus de 10 000 personnes. En Iran, ce n’est que la 3e tempête depuis un mois, mais c’est déjà beaucoup.
Il est difficile de ne pas voir un lien avec le réchauffement climatique dont on sait qu’il accentue la fréquence des phénomènes météo extrêmes. Selon le ministère de l’environnement à Bagdad, l’Irak, d’ici 2040, devrait connaître plus de 270 jours de poussière par an, autrement dit 3 jours sur 4, puis jusqu'à 300 jours par an en 2050.
L'enjeu de l'eau du Tigre et de l'Euphrate
Il y a aussi des explications bien spécifiques à la région, la conséquence directe de décisions politiques: c’est le problème de l’utilisation des ressources en eau et de la déforestation. En 20 ans, on estime que l’Irak a perdu les 2/3 de sa surface végétale : l’urbanisation s’accélère, l’eau est mal gérée, donc les zones humides reculent. Le désert occupe désormais 40% de la superficie totale du pays. Le même phénomène est observé en Iran.
À l’arrière-plan, il y a un vif contentieux avec le grand voisin du nord, la Turquie. Sa responsabilité est montrée du doigt en raison des nombreux barrages turcs en amont des deux grands fleuves qui alimentent la région : le Tigre à l’Est et l’Euphrate à l’Ouest. L’Iran reproche à la Turquie de bloquer l’eau et d’accélérer la désertification dans les pays situés plus au sud. Cette désertification accroît la sécheresse et les tempêtes de sable, parce qu’auparavant les zones forestières faisaient office de coupe-vent. C’est un cercle vicieux.
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