Hong Kong : l'exécutif ressert encore la vis pour se protéger des tentatives de déstabilisation étrangères
À Hong Kong, le durcissement de la loi de sécurité nationale suscite les critiques des États-Unis et de la Grande-Bretagne. D’un côté, c'est une nouvelle attaque contre les libertés individuelles, de l’autre, c'est l’assurance pour Pékin de stabiliser la société hongkongaise.
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Washington et Londres ont critiqué mercredi 28 février le gouvernement de Hong Kong, au sujet d'un élargissement de la loi sur la sécurité nationale. Selon eux, ces nouvelles mesures menacent encore davantage "l'exercice des droits et libertés de la population de Hong Kong". Une première partie de cette loi de sécurité nationale, dictée par Pékin à Hong Kong, avait été appliquée en juin 2020, conduisant à l’exil massif de nombreux opposants et provoquant de vives réactions à l’international. Cette loi, résolument liberticide, est extraterritoriale, et peut donc s’appliquer aux quatre coins du monde.
Les autorités hongkongaises souhaitent désormais étendre leur texte en y ajoutant notamment trois motifs de crime : trahison, insurrection et espionnage. Ces ajouts veulent combler les "lacunes" de la loi originelle, disent les dirigeants hongkongais. Mais cet élargissement de la loi de sécurité nationale repose sur des termes suffisamment vagues et dont le cadre est mal défini. Par exemple, sur les "crimes d’espionnage et de révélation de secret d’État", le gouvernement de Hong Kong n’apporte aucune précision sur la définition d’un secret d’État. Ce qui veut dire que la diffusion de n’importe quelle information liée au gouvernement, ou à sa politique, peut potentiellement faire l’objet d’une condamnation, si cette initiative contrarie les autorités.
Dissuader toute forme d’opposition
Le département d’État américain parle d’une loi faite pour "éliminer la dissidence". Même tonalité pour David Cameron, le chef de la diplomatie britannique, qui précise aussi que cette nouvelle législation ne respecte pas les termes de la rétrocession de Hong Kong à Pékin. Cette rétrocession avait été actée en 1997 selon le fameux principe "d’un pays, deux systèmes", qui garantit normalement à Hong Kong, pendant 50 ans, un fonctionnement autonome.
Les Britanniques estiment donc qu’ils ont encore un droit de regard sur Hong Kong. Ils ont même "la responsabilité de garantir le maintien des droits et des libertés" de la société hongkongaise, affirme David Cameron. Mais à Hong Kong, John Lee, le chef de l’exécutif, s’en lave les mains : "Les mauvaises langues, les attaques politiques ne cesseront pas, déclare-t-il, et c’est précisément pourquoi je demande au gouvernement de rester sur ses positions et en alerte, pour expliquer ce que nous faisons ici, haut et fort, avec détermination et conviction. Dire au monde que nous ne faisons que nous protéger de vos attaques. Ne nous attaquez pas !"
On voit qu'il n'est plus question de s’embarrasser avec des formules de politesse diplomatiques ou de vieux accords du passé. Pékin finit de piétiner la déclaration commune sino-britannique de 1984 sur Hong Kong. Nouvelle illustration du changement d’ère dans les rapports entretenus entre grandes puissances.
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