Guerre en Ukraine : la Moldavie, petit voisin de l'Ukraine, redoute l'hiver
Une conférence internationale de soutien à la Moldavie est organisée à Paris, lundi 21 novembre. Ce petit pays situé au sud de l’Ukraine, est l’une des victimes collatérales du conflit.
La crainte principale des Moldaves se résume simplement : ne pas pouvoir se chauffer cet hiver. Le thermomètre est en train de passer en dessous de zéro dans ce petit pays de deux millions et demi d'habitants et grand comme une région française. Jusqu'à la guerre en Ukraine, la Moldavie dépendait intégralement du gaz russe que lui livrait la compagnie Gazprom. Mais les Russes ont réduit de moitié leurs livraisons et augmenté leurs tarifs de 700%. D'autant plus que la président moldave Maia Sandu, est pro-européenne et que son pays s'est vu accorder cet été, avec l'Ukraine, le statut de candidat à l'Union européenne.
Pour pallier ses problèmes d'approvisionnement, la Moldavie ne peut pas compter non plus sur l'Ukraine, vu l'état de son réseau électrique en partie détruit par les frappes russes. Elle s'est donc tournée vers la Roumanie, mais sa situation est fragile. La semaine dernière, le pays a été frappé par de premières coupures d'électricité, et plus de la moitié de la population est en situation de précarité énergétique. L'objectif de la conférence de lundi 21 novembre à Paris, où 45 institutions ou pays sont représentés, dont l'Allemagne et la Roumanie, c'est donc d'abord de permettre à ce petit pays de passer l'hiver. En fournissant des groupes électrogènes, de l'aide d'urgence. Et en garantissant un prix plafonné pour les fournitures de gaz.
Inflation et pénurie d'électricité
L'électricité ce n'est pas le seul défi auquel la Moldavie est confrontée. Il y en a au moins deux autres. D'abord les réfugiés, le pays compte entre 80 000 et 90 000 réfugiés ukrainiens. C'est énorme rapporté à la population. C'est comme si la France devait faire face à un afflux de deux millions et demi d'Ukrainiens. Pour la plupart, ces réfugiés sont accueillis dans des familles moldaves, mais là aussi le pays a besoin d'aide financière. Et puis, il y a bien sûr la menace militaire russe.
À l'est de la Moldavie, entre Moldavie et Ukraine, se trouve en effet la région de Transnistrie, une zone sécessionniste pro-russe, où stationnent 1 500 soldats de Moscou. Cette bande est regardée par les Occidentaux comme une sorte de poste avancé de la Russie. Vladimir Poutine l'imaginait sans doute comme un point d'appui dans son objectif de conquête du sud de l'Ukraine. Au printemps, on y avait entendu des tirs d'artillerie. La zone a été survolée par des missiles russes au mois d'octobre, lors de l'une des salves d'attaque contre le sol ukrainien. En face les moyens de l'armée moldave, en cas de conflit, sont très limités : seulement 5 000 soldats d'active, une douzaine d'hélicoptères, pas de drones. L'un des objectifs des rencontres d'aujourd'hui, c'est donc aussi de protéger ce flanc militaire est de l'Europe.
La présence des réseaux pro-russes
Il y a un vrai risque de déstabilisation politique de la Moldavie. Le pays compte plusieurs réseaux pro-russes. Ils ont déjà commencé à organiser des manifestations dans la capitale Chisinau, à l'initiative de l'oligarque pro-russe Ilan Sor. Ils tentent de profiter de la grogne sociale, alimentée par une inflation de plus de 30%. La Moldavie a donc besoin d'aides publiques, de prêts européens pour essayer d'atténuer cette grogne. Il est question de plusieurs centaines de millions d'euros.
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