En Iran, une star du cinéma défie le pouvoir
La contestation initiée par les femmes il y a près de deux mois, se poursuit contre le pouvoir iranien. Nouvel acte symbolique : l’une des plus grandes vedettes du cinéma iranien défie ouvertement les dirigeants religieux.
L’image postée par Taraneh Alidoosti (c’est le nom de cette actrice) est en train de faire le tour du monde, relayée depuis 24h sur tous les réseaux sociaux. L’image publiée par la jeune femme sur son compte Instagram la montre sans voile, cheveux libres de leurs mouvements, face caméra. Et avec une pancarte où sont inscrits, à la main, les mots Jin, Jian, Azadi. Femme, vie, liberté. C’est le slogan principal de la contestation, depuis la mort, mi septembre, de Mahsa Amini, tuée par la police des mœurs pour avoir porté son voile de travers. Taraneh Alidoosti a 38 ans, elle est célèbre dans tout le pays, et à l’étranger, pour avoir joué dans une vingtaine de films, notamment dans les réalisations du grand metteur en scène Asghar Farhadi, Le Client, La Séparation et aussi dans le film Leila et ses frères présenté au dernier Festival de Cannes.
Elle a huit millions d’abonnés sur son compte Instagram. L’actrice est d’autant plus courageuse qu’elle vit en Iran, elle n’a pas choisi l’exil et n’a pas l’intention de le faire. Elle affirme vouloir rester dans son pays et être prête à "en payer le prix". Elle a aussi annoncé son intention de cesser de travailler pour l’instant, en solidarité avec les victimes de la répression, et notamment les nombreuses personnalités artistiques arrêtées ces dernières semaines.
Faire tomber les turbans
Ce n’est pas un acte isolé. La contestation continue donc, au bout de deux mois. Il reste difficile de prendre la mesure du mouvement, puisque les journalistes ne peuvent pas travailler sur place. Mais les réseaux sociaux continuent de nous abreuver de très nombreuses vidéos qui témoignent de la poursuite de la mobilisation. Pas de grandes manifestations. Mais de nombreux rassemblements sporadiques, au coup par coup, initiés à la dernière minute. Dans plusieurs villes du pays : à Mashad, à Bandar Abbas, à Téhéran bien sûr. Et le grand jeu, c’est désormais, en pleine rue, de donner un petit coup sec dans le turban porté par les mollahs pour le faire tomber, puis de s’enfuir à toutes jambes. C'est un signe manifeste de colère contre le pouvoir religieux. La contestation s’exprime aussi par la voix des sportifs. Les équipes nationales iraniennes sont de plus en plus nombreuses à porter une parka noire pendant l’hymne officiel iranien lors des compétitions. Et il y a quelques jours, lors d’une compétition de beach soccer, un joueur iranien a fait semblant de se couper les cheveux après avoir marqué un but spectaculaire contre le Brésil. Bref, tout est bon pour exprimer la défiance.
La poursuite de la répression
Mais en face, le pouvoir ne bouge pas d’un millimètre: la logique des dirigeants religieux iraniens n’a pas changé. C’est la répression. On dénombre déjà près de 400 morts et plus de 15.000 arrestations. Les Pasdarans, les Gardiens de la Révolution, ne vont pas changer de raisonnement : leur légitimité est en jeu. Et pour eux, toutes ces manifestations sont manipulées de l’étranger. 227 des 290 députés demandent d’appliquer "la loi du Talion" contre les manifestants. Plusieurs élus réformateurs ont eux appelémercredi 9 novembre à un référendum pour sortir de la crise. Mais il est peu probable que cet appel soit entendu par le pouvoir.
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