Au large de la Finlande, le mot "sabotage" est sur toutes les lèvres après un double incident survenu à 70 mètres de profondeur
Mis en service en 2019, le gazoduc appelé "Balticconnector" est le seul canal d'importation de gaz hors GNL vers la Finlande, depuis l'arrêt des importations russes en mai 2022. Un an après le mystérieux sabotage des gazoduc Nord Stream reliant la Russie et l'Allemagne, un nouvel incident sème le doute.
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Dimanche 8 octobre, au moment où tous les regards étaient tournés vers le Proche-Orient, on a appris qu'un double incident troublant s’est produit entre la Finlande et l’Estonie. La rupture d’un câble de communication a eu lieu simultanément avec la dégradation du gazoduc Balticconnector. Cela va nécessiter cinq mois de réparations. Ce sont peu de conséquences, mais il y a de gros soupçons de sabotage.
Sabotage et espionnage
On pense immédiatement aux explosions qui ont endommagé les gazoducs Nord Stream en mer Baltique, il y a presque un an jour pour jour. À peu de chose près, c'est le même scénario : dans les deux cas, il s'agit d'une secousse d’une magnitude suffisamment élevée pour porter les instituts de sismologie à évoquer une "probable" explosion. Les responsables estoniens et finlandais restent prudents, mais des deux côtés, il y a peu de doutes, tout cela ressemble à un "acte délibéré". Les deux pays se disent depuis très préoccupés. La police finlandaise a ouvert une enquête pour "sabotage aggravé".
>> Allemagne : un salarié de l'armée a été arrêté pour des soupçons d'espionnage au profit de la Russie
Les autorités assurent qu’il n’y aura pas de problème d’approvisionnement en gaz et les réparations sont en cours. Quant à savoir s’il y a un lien entre la rupture du câble de communication et le gazoduc, cela reste un grand mystère, car les deux installations stratégiques ne sont pas situées au même endroit.
La Finlande fraîchement intégrée à l'Otan
Ce mystère ne fait qu’aggraver les préoccupations de la Finlande, qui a fraîchement intégré les forces de l’Otan. Elle a donc jugé bon d’alerter l’organisation, qui se dit prête à la soutenir. Si tous les soupçons se portent sur la Russie, personne ne se risque à des accusations. D’abord, l’enquête vient de s’ouvrir, mais lors de l'incident de Nord Stream en septembre 2022, tour à tour les États-Unis, la Russie et l’Ukraine ont été soupçonnés, sans que l’on sache encore aujourd’hui qui est l'auteur du coup. Donc, pour le Balticconnector, lorsqu’il est interrogé sur la chaîne suédoise Svenska Yle, l’ancien ministre finlandais de la Défense Stefan Wallin se contente de poser des questions : "C'est ce qu’on peut appeler la question à 1 000 euros. Qui cet incident peut-il satisfaire ? Il s'agit clairement de savoir qui a intérêt à faire ce genre de choses. Qui est, comme on dit, le coupable idéal, pour le motif et dans le contexte ? Qui a les moyens de faire une telle chose ? Pas sûr que ce soit le Burkina Faso !"
Derrière son ironie, Stefan Wallin semble avoir sa petite idée sur les responsables. En fait, le ministre nous oriente assez clairement vers le GUGI, le Centre de recherches sous-marines de l’armée russe, qui développe depuis une vingtaine d’années du matériel et une stratégie d’action militaire "sans contact". Frapper sans être vu et sans forcément faire de gros dégâts. Dans ce cas précis, si le sabotage vient de Russie, on peut penser à un ballon d’essai pour observer les réactions, les mesures prises par l’Estonie, la Finlande, et surtout l’Otan, lorsqu’un de ses membres est ciblé. Il ne pourrait s'agir que d'une manœuvre d’espionnage, rien d’autre qu’une simple prise d’informations.
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