Ambiance morose pour le discours de la reine Elizabeth II après les poussées nationalistes en Irlande du Nord et en Écosse
Ce discours, prévu mardi à la mi-journée, marque l’ouverture de la session parlementaire à Londres. Après les résultats des élections locales, l'unité du Royaume-Uni semble menacée à terme.
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Le principe du discours de la Reine, c’est de symboliser justement l’unité du Royaume, et des quatre nations qui la composent : l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse, l’Irlande du Nord. Et dans le cas des deux dernières, l’hypothèse de les voir quitter un jour le royaume est désormais bien réelle. En Irlande du Nord, pour la première fois depuis la fin de la guerre civile en 1998, les nationalistes irlandais, favorables à la réunification des deux Irlande, sont donc sortis en tête des élections locales. Le décompte, toujours très lent là-bas, s’est achevé dimanche 8 mai. Et le Sinn Fein, qui fut longtemps le bras politique de l’ancienne Armée républicaine irlandaise (l’IRA), est donc désormais le premier parti de la province, avec 27 élus. Il va donc hériter du poste de Premier ministre. C’est aussi la conséquence d’une lente évolution démographique : les catholiques sont progressivement de plus en plus nombreux en Irlande du Nord, ils font plus d’enfants que les protestants, soutiens traditionnels des unionistes favorables au maintien dans le Royaume-Uni. Certes, ce succès du Sinn Fein est à relativiser : il l’emporte surtout parce que les partis unionistes sont divisés. Néanmoins, le symbole est fort. Et la direction du Sinn Fein, en Irlande du Sud, promet un référendum dans les 5 ans sur une réunification des deux Irlande.
La possibilité de référendums en Écosse et en Irlande du Nord
En Écosse, ça pourrait aller encore plus vite : les élections locales viennent de confirmer la domination des indépendantistes du SNP, le Scottish National Party. 453 élus, en hausse et loin devant les partis britanniques, que ce soit les travaillistes (282 élus) ou les conservateurs (214). La chef du SNP Nicola Sturgeon, sort donc confortée de ce scrutin. Et elle promet d’ores et déjà un nouveau référendum d’autodétermination d’ici la fin de l’année prochaine. En 2014, un premier vote s’était soldé par une majorité assez nette 55/45 en faveur du maintien dans le Royaume. Et aujourd’hui, le gouvernement de Londres refuse l’organisation d’un nouveau scrutin. Mais les équipes de juristes du Scottish National Party travaillent d’arrache-pied pour justifier l’organisation d’un nouveau référendum. Ils pourraient rendre publiques leurs conclusions dans le mois qui vient. Le SNP est persuadé que l’impopularité du Premier ministre britannique Boris Johnson jouera en faveur de l’indépendance écossaise. Dans les deux cas, l’Irlande du Nord comme l’Écosse, ces velléités sécessionnistes sont aussi une conséquence directe du Brexit. Les Écossais veulent revenir dans l’Union européenne. Et en Irlande du Nord, la situation tient uniquement parce que "le protocole nord-irlandais" a en fait fixé la frontière entre l’Europe et le Royaume-Uni, non pas entre les deux Irlande, mais davantage entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.
L'impact du Brexit
Alors que va dire la Reine mardi 10 mai ? D'abord, elle n'est en fait que le porte-voix. Elle lit le discours de politique générale du gouvernement de Londres. Boris Johnson va donc chercher, par la voix de la monarque, à détourner l’attention. S’en prendre, comme souvent à l’Union européenne et parler d’autre chose : des projets de loi sur le pouvoir d’achat, sur les frais universitaires, sur la privatisation de la chaine de télévision Channel 4. Mais le vrai sujet désormais, c’est bien, à terme, le maintien de la cohésion du Royaume-Uni. Et pour ne rien arranger, il n’est même pas certain que le discours soit prononcé par la Reine. Vu son état de santé fragile, elle pourrait être remplacée par son fils le prince Charles. Tout un symbole.
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