Afrique : après deux ans de guerre, le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré signent un accord de paix
Le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré étaient engagés dans une guerre sans merci depuis deux ans. Une paix de principe, obtenue sous l’égide de l’Union Africaine et sous la pression des États-Unis.
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Un accord de paix a été signé, mercredi 2 novembre, en Afrique du Sud entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré - province sécessionniste du nord de l'Ethiopie. Une paix de principe après deux ans d’une guerre atroce et quasiment sans témoins.
>> Cinq choses à savoir sur la guerre oubliée au Tigré, dans le nord de l’Ethiopie
Le 4 novembre 2020 le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed lance ses troupes à l'assaut de la province du Tigré, entrée en rébellion contre le pouvoir central. Abiy Ahmed - Premier ministre depuis le printemps 2018 - avait entre-temps mis fin au conflit opposant l’Éthiopie à l’Érythrée, État situé à la frontière nord de la province rebelle. Dans cette guerre, le gouvernement érythréen va rapidement devenir le meilleur allié de l’Éthiopie, en prenant en tenaille les insurgés du Tigré. Ce rapprochement Éthiopie-Érythrée intervenu deux ans plus tôt, et qui a permis d’écraser par la suite les rebelles du Tigré, n'avait visiblement pas été bien analysé. En 2019, un an avant de donner l’assaut à la province séparatiste, l’Éthiopien Abiy Ahmed avait reçu le prix Nobel de la Paix, précisément pour ses efforts de réconciliation avec l’Érythrée.
Une guerre souvent oubliée
Le point de départ de ce conflit, ce sont essentiellement des divisions ethniques, les leaders du Front de Libération du Peuple du Tigré accusant le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed de les marginaliser par ses réformes, dans un pays où l’appartenance à une ethnie est indissociable de la politique. Quant à la guerre en elle-même, elle est souvent passée sous les radars car difficilement approchable. Le nord de l’Éthiopie est à la fois interdit aux journalistes et extrêmement dangereux.
Mais les témoignages ne laissent aucun doute sur l’horreur des combats. L’agence humanitaire américaine US Aid parle d’un bilan "sidérant". L’international Crisis Group qualifie cette guerre de "l’une des plus meurtrières au monde". Jusqu’à 500 000 morts, selon l’ambassadrice américaine aux Nations unies. Linda Thomas-Greenfield explique que l’ampleur des combats rivalise avec ce que l’on voit en Ukraine. Des récits d’exécutions sommaires et de viols font dire à Amnesty International que toutes les parties se sont rendues responsables de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Sans parler de centaines de milliers de personnes plongées dans des conditions proches de la famine.
Une paix par nécessité et qui doit se vérifier
D’après des spécialistes, l'accord de paix est dû à l’épuisement économique de l’Éthiopie, à bout de ressources pour mener cette guerre. L’inflation dépasse les 40% et les investisseurs étrangers seuls à même de redresser le pays ne s’y risquent plus. Et puis il y a eu la médiation menée par l’Union africaine, et la pression de Washington - qui n'est pas officiellement partie prenante - qui agit sans relâche et contribue massivement à l’aide humanitaire. L’importante diaspora éthiopienne aux États-Unis est prise en compte par l’administration Biden. L’accord-cadre qui vient d’être trouvé et doit maintenant s'appliquer parle de cessation des hostilités mais aussi de désarmement méthodique et coordonné, ce qui sera peut-être difficile à faire accepter aux combattants du Tigré. C’est l’Union africaine qui devra veiller à la mise en œuvre de ce plan de paix.
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