À Cuba, la Gay Pride interdite et le mariage pour tous repoussé à plus tard
Le pouvoir cubain vient d’interdire le défilé de la communauté gay, qui était prévu samedi 11 mai. C'est la première annulation de ce genre depuis 12 ans, peut-être en raison des pressions des Eglises.
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À Cuba, cela s’appelle "la marche contre l’homophobie", et cela fait 12 ans qu'elle a lieu vers la mi-mai. Sauf que cette fois, c’est annulé. On l’a appris mercredi 8 mai par un communiqué totalement alambiqué de la Cenesex, le Centre national cubain pour l’éducation sexuelle. Cet organisme officiel évoque "un ajustement du programme, compte tenu de circonstances qui ne favoriseraient pas le succès de la manifestation". Il est aussi fait référence à "des tensions internationales et régionales". On n’en saura pas plus. C’est toute l’opacité du pouvoir dans ce pays qui, rappelons-le, est l’un des derniers à se revendiquer du communisme.
Certaines réunions d’information sur la sexualité sont quand même maintenues le vendredi 10 mai dans les universités. Mais l’information principale, c’est bien l’annulation de la Gay Pride, la "conga" comme on l'appelle à La Havane. Sur les réseaux sociaux, très utilisés à Cuba, les militants gays et lesbiens ne cachent pas leur colère et leur incompréhension. Certains affirment que le pouvoir craint toute forme de rassemblement. D’autres estiment que cette décision est la conséquence du lobbying des églises.
Le mariage homosexuel repoussé à plus tard
De plus, cela fait suite à une autre marche arrière du pouvoir sur le mariage homosexuel. À l’automne dernier, le nouveau président Miguel Diaz Canel, qui a succédé à Raul Castro, s’était pourtant prononcé, à la télévision, en faveur du mariage pour tous. Et dans le projet initial de réforme de la constitution, la définition du mariage devrait d’ailleurs être modifiée dans l’article 68. À la formule "union d’un homme et d’une femme", devait se substituer la formule "union entre deux personnes". Mais c’est tombé à l’eau. En décembre dernier, l’Assemblée nationale a renoncé en invoquant de trop nombreuses critiques contre ce changement. Et dans la réforme constitutionnelle soumise à référendum en février dernier et bien sûr adoptée à une large majorité (on est à Cuba), la notion de mariage pour tous avait donc disparu. Le sujet a été renvoyé à une discussion ultérieure dans le cadre du Code de la famille, dans les deux ans qui viennent.
Catholiques et évangéliques vent debout
Là encore, de nombreux militants homosexuels y ont vu la conséquence de pressions religieuses. Et cette hypothèse paraît probable. En fait, les homosexuels ont longtemps été discriminés à Cuba par le pouvoir communiste de Fidel Castro qui les envoyait dans des camps de rééducation. Cela a changé, notamment en raison de l’investissement politique de la fille de Raul Castro, Mariela, militante très engagée sur les droits des homosexuels. Mais dans le même temps, depuis 20 ans, le pouvoir des Eglises s’est accru à Cuba, le pouvoir cherchant à se réconcilier avec elles. Et l’Eglise catholique comme les Eglises évangéliques sont très opposées au mariage homosexuel. Cela dit, il faudra quand même surveiller ce qui se passera samedi 11 mai. Parce que sur les réseaux sociaux, les associations LGBT cubaines appellent à passer outre l’interdiction et à manifester quand même dans le centre de La Havane, en milieu d’après-midi.
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