Tourmentes et hommages dans le monde de la BD et enquête sur les faussaires d’art

Dans Tout Public du mardi 27 mai 2025, ouverture du procès du dessinateur Bastien Vivès, exposition hommage à Claire Bretécher avec l’autrice Louison et plongée dans l’univers des faussaires d’art dans le nouveau livre d'Harry Bellet.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'auteur de bande dessinée, Bastien Vivès, le 30 août 2021. (JOEL SAGET / AFP)
L'auteur de bande dessinée, Bastien Vivès, le 30 août 2021. (JOEL SAGET / AFP)

Le dessin est de retour sur le banc des accusés, mardi 27 avril 2025. C’est au Tribunal correctionnel de Nanterre que comparaît l’auteur de bande dessinée Bastien Vivès, accusé de “diffusions d’images de mineurs à caractères pédopornographiques”. Les deux albums visés, Décharge mentale et Petit Paul, mettent en images des enfants s’adonnant à des relations sexuelles avec des adultes. Ils ne sont plus publiés depuis deux ans après le dépôt d’une plainte de trois associations de protection de l’enfance.

"Ce qui l'intéressait, c'était le fantasme, partager cette sensation de fantasme. Et c'est là que le message pose problème."

Céline Astolfe, avocate des associations portées en parties civiles

à franceinfo

Richard Malka, qui défend l’auteur, explique “un crime de papier” et dénonce une attaque à la liberté d’expression.

Louison dessine Bretécher pour une exposition hommage à Angoulême

Au milieu des tourmentes qui le traversent, le monde de la bande dessinée rend hommage à l’une de ses pionnières. “Il y a quelque chose de terriblement humain, social et sociétal" chez Claire Bretécher, selon la dessinatrice Louison. Première femme à avoir reçu un prix spécial au festival d’Angoulême, qualifiée de “meilleure sociologue de France” par Roland Barthes, la mère d’Agripine fait l’objet d’une exposition au Musée de la bande dessinée d’Angoulême. À cette occasion, plusieurs dessinateurs et dessinatrices, dont Louison, ont été appelés à réaliser des planches hommages.

"Tout dessinateur est un observateur. Si vous retranscrivez bien ce que vous voyez, vous êtes le meilleur observateur de la société."

Louison

à franceinfo

Pour la sienne, l’autrice s’est directement inspirée des "outils", du "cadrage" et des "dessins" de sa dessinatrice phare. "Ma mère, ma mère, ma mère, puis à la fin môman” chez Bretécher se transforme donc en “Bretécher, Bretécher, Bretécher, puis à la fin Claire" chez Louison. Élevée au milieu des albums de cette illustratrice emblématique, cette dernière salue son “langage dessiné, son langage écrit(...). Celui d'une femme, celui aussi d'une époque, d'une liberté, de quelque chose qui donnait envie."

Signé Bretécher, Musée de la bande dessinée d'Angoulême, du 23 mai 2025 au 8 mars 2026.

Faussaires illustres : plongée dans l’art du faux

On estime à 50% le nombre de faux dans les musées. C’est ce que nous apprend le journaliste et historien de l’Art Harry Bellet  dans la seconde version enrichie de son livre Faussaires illustres. Entretenus par des artistes qui réalisent des dupes, des marchands peu scrupuleux, des experts parfois complices et des conservateurs de musée sûrs de leur savoir, le marché ne faiblit pas. Et est conté à travers de savoureuses anecdotes dans ce nouvel ouvrage.

"Réaliser des faux tableaux est beaucoup plus simple que de faire des faux billets."

le journaliste et historien Harry Bellet

à franceinfo

Entre un faussaire italien, reproducteur de dessins, ayant la prudence de ne s’attaquer qu’à des marchands ou un autre s’étant construit un four lui permettant de faire sécher plus rapidement des peintures à l’huile, les histoires vraies et rocambolesques plongent le lecteur dans des siècles de supercheries. Et si les stratagèmes paraissent amusants, l'auteur tient à rappeler que "les premières victimes des faussaires, ne sont pas les collectionneurs, pas les gens de musée, pas les experts, ce sont les artistes." Motivés par l’argent et non par un quelconque désir de vengeance, Harry Bellet les qualifie d'"escrocs" et "filous", encouragés par la faible peine judiciaire qu’ils encourent.

Faussaires illustres (aux éditions Actes Sud), d'Harry Bellet, disponible en librairie.

Une émission avec la participation d'Anne Chépeau, journaliste au service culture de franceinfo.

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