L'Arena Tour d'Indochine, et Emmanuel Noblet pour ses deux pièces dans les théâtres parisiens.

Alors que devaient avoir lieu les deux derniers concerts de l’Arena Tour d’Indochine les 7 et 8 février 2025, le prolongement de la tournée jusqu’en 2026 a été annoncé, avec des concerts dans toute la France. À cette occasion, Tout Public reçoit Romain Lejeune, critique musical, fan du groupe, et auteur de la Lettre à Nico, Une Ode Solitaire au Leader d’Indochine. "Je n’étais pas vraiment destiné à devenir fan, raconte-t-il. "Je lui suis devenu tout simplement parce que le son a évolué". Le milieu dans lequel Romain Lejeune a évolué, le groupe de rock français a en effet eu tendance à être méprisé par une certaine partie des amateurs du genre musical, alors même qu’il partage des racines communes avec "des gens comme David Bowie, Patti Smith ou Joy Divison", souligne-t-il.

Le succès d’Indochine s’explique aussi par une grande générosité du groupe, qui se retrouve lors de leurs concerts, que Romain Lejeune décrit comme "des expériences parfaitement exceptionnelles visuellement, sensoriellement, que ce soit en termes de son, de pyrotechnie...", mais qui restent néanmoins à des "prix très accessibles". "C’est ça aussi qui permet de fédérer ce socle de fans qui ne se ruinent pas pour aller les voir en concert." Un groupe qui a en effet réussi à être suivi par des générations qui se sont succédées, et à remplir plusieurs fois le Stade de France, rappelle le fan.

Indochine sera en concert à Lyon les 7 et 8 février 2025. La reprise de la tournée est prévue en octobre 2025.

Le livre de Romain Lejeune livre Lettre à Nico, Une Ode Solitaire au Leader d’Indochine (éditions Braquage) est à retrouver en librairie.

Emmanuel Noblet : François Cluzet de retour au théâtre, et l'adaptation très politique du texte de Tanguy Viel

Emmanuel Noblet est le metteur en scène de deux pièces qui se jouent actuellement à Paris. "Encore une journée divine" qui se joue aux Bouffes Parisiens, et qui signe le grand retour au théâtre de François Cluzet. Il n’a pas choisi la facilité, puisque c’est dans un seul-en-scène que celui-ci fait son come-back, où il incarne un psychanalyste, interné dans un hôpital psychiatrique. Un monologue issu du roman de Denis Michelis (Editions Noir sur blanc, 2021), et qui a donné du fil à retordre au comédien. "J'ai surtout eu le trac quand il a fallu apprendre le texte qui était assez complexe, raconte-t-il. Le type passe du coq à l'âne sans arrêt. En plus, il est à moitié dingo, il a un bon complexe de supériorité, et donc il s'exprime avec des mots très chiadés…" Et malgré le stratagème de son personnage qui consiste à avoir l’air d’aller bien pour sortir le plus vite possible de l'hôpital, le spectateur va peu à peu découvrir la raison qui l’a mené à son internement.

Emmanuel Noblet explique par ailleurs que le choix du texte de Denis Michelis s’est fait de manière inédite pour lui, lorsqu’une productrice de théâtre est venue le voir en lui parlant de ce roman, qu’il qualifie de "matériau de théâtre génial", et qui a "très bien diagnostiqué quelque chose de la folie de notre époque". Quant au choix du comédien, cela a semblé tomber sous l’évidence pour Emmanuel Noblet, dont la lecture du texte nécessitait "quelqu’un de très charismatique, qui soit à la fois drôle, séduisant, fascinant et inquiétant". Un choix qui s'incarnait donc dans François Cluzet lui-même. "Quand toutes les cartes sont dans le jeu dès le début, ça devient formidable", partage le metteur en scène.

Son autre pièce, "Article 353 du code pénal", actuellement au Théâtre du Rond-Point, rend également hommage à l’amour pour la littérature d’Emmanuel Noblet, puisque celle-ci est l’adaptation du roman de Tanguy Viel (Minuit, 2017). Cette fois, Emmanuel Noblet monte sur scène pour jouer le rôle d’un juge, qui écoute Martial Kermeur (incarné par Vincent Garanger), chômeur socialiste malchanceux, devant lui expliquer pourquoi il a tué Antoine Lazenec, un promoteur immobilier frauduleux. Un spectacle avec un véritable projet "politique et social" revendiqué par le metteur en scène. Pour Emmanuel Noblet, adapter le roman de Tanguy Viel permettait de lui donner une "incarnation", où "la pensée, la richesse du vocabulaire, de parole, de métaphores, de philosophie", ainsi que la "parole très politique", se heurte à la corporalité de l’homme, "terrien, le mec du Finistère, qu’on croise sur la côte sans problème". Un mélange qui donne un "écart assez vertigineux", partage Emmanuel Noblet.

"Encore une journée divine", joue aux Bouffes Parisiens du 25 janvier au 18 avril 2025.

"Article 353 du code pénal" joue au Théâtre du Rond-Point du 21 janvier au 14 juin 2025.

Une émission avec la participation de Yann Bertrand et Thierry Fiorile, journalistes au service culture de franceinfo.