Comment vivre avec les hommes ? Réponses de Manon Garcia et Sophie Demange ; dans les coulisses du concert de Clara Luciani.

Si la forme diffère, le fond des deux livres présentés ce vendredi 7 mars dans Tout Public, se rejoint. Que faire des hommes agresseurs dans une société où ces derniers semblent se démarquer par leur banalité ? Selon Manon Garcia, philosophe spécialisée dans les questions de soumission chimique et, qui publie aux éditions Climats un ouvrage sur le procès de Gisèle Pélicot, la voie pénale ne semble pas être une solution satisfaisante puisque pour elle, “régler ça à coups de grand procès pénal, c'est essayer de vider l'océan Pacifique avec une petite cuillère.”

“Je regrette que beaucoup d'hommes ne se soient pas sentis concernés par le procès Mazan.”

Manon Garcia 

Dans son roman Les Bouchères, Sophie Demange trouve, elle, une autre réponse à cette problématique ; celle de découper les hommes accusés de violence, les trois femmes tenant la boucherie de son livre ne semblant pas dépecer que des pièces bovines.  En jouant sur le rapport au corps dépossédé, imposé par les agressions sexuelles, l’autrice “fait un parallèle entre le corps des femmes mis à disposition comme de la viande. Et, comment, via cette image de la boucherie, on reprend un pouvoir d'agir”. Bien que traité sous un angle plus humoristique, ce lien résonne aussi chez Manon Garcia : “Je trouve que le parallèle avec la boucherie est très intéressant parce que sans rentrer dans les détails des vidéos, il y a toute une chorégraphie de tenir les membres de Gisèle Pélicot pour lui faire subir des sévices puisqu'elle est complètement inconsciente. Il y a vraiment quelque chose de l'ordre de l'animal mort.”

Au-delà d’un questionnement commun sur un système patriarcal engendrant violences sexistes, sexuelles et culture du viol, bien que Manon Garcia interroge ce terme, les deux autrices alertent sur l’impact de cette emprise masculine dans les autres sphères de la société. 

Les deux ouvrages traitent aussi de sororité, qu’elle s’installe dans une salle d’audience aux contacts de proches d’accusés ou dans l’arrière-boutique d’une boucherie, “ce moment où l’on va se raconter, on va se rendre compte qu'on a plein de points communs, dont souvent celui d'avoir subi des violences multiples, fait qu’on va aussi entrer en solidarité et être beaucoup plus fortes.”.

“Sur la question de l'homme auteur, c'est Monsieur Tout le Monde, et c'était vraiment cette question là, d'implanter la boucherie dans un quartier ordinaire. Parce que les hommes auteurs de violence, c'est vraiment Monsieur Tout le Monde.”

Sophie Demange

Vivre avec les hommes : réflexions sur le procès Pélicot (éditions Climats) et Les Bouchères, (éditions L'Iconoclaste), disponibles dès maintenant en librairie 

En coulisses avec Clara Luciani 

Pour la deuxième fois de sa jeune carrière, Clara Luciani s’est produite ce jeudi 6 mars 2025 à l’Accord Hotel Arena. Accueillie à coups de “grande loge” et “bouquet de fleurs”, l’interprète de La Grenade se dit prête à “brûler Bercy” après avoir déjà foulé son plancher enceinte. Elle espère cette fois un concert différent, “j‘étais dans la retenue, je faisais attention à ne pas trop sauter”. Entre balances, trajets et répétitions, Clara Luciani joue à Paris une date importante de sa tournée des Zéniths et des festivals, visant à promouvoir son dernier album, Mon Sang.

Clara Luciani est en tournée partout en France jusqu'au 19 février 2026