Programme budgétaire 2014-2017 : pourquoi Valls ne peut pas reculer
Le programme d'économies budgétaires pour la période 2014-2017 est présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Mardi, plusieurs députés socialistes ont été reçus par Manuel Valls à Matignon. Ils lui ont demandé d'alléger le plan et estiment avoir été entendus mais le chef du gouvernement ne peut plus changer de cap.
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Changer
de cap est aujourd'hui impossible tant l'urgence des réformes et de l'action s'impose.
Et les nouvelles perspectives de déficits publics ne plaident pas en ce sens.
Le gouvernement a annoncé la couleur : au lieu des 3,6% de déficit par rapport
au PIB prévu cette année, Bercy va avancer le chiffre de 3,8%. Pour 2015, ca ne
sera plus 2,8 mais 3%, soit tout juste l'épure demandée par Bruxelles.
En
réalité, nous sommes en présence de postures plus politiques qu'économiques.
Les députés qui sont allés voir le Premier ministre à Matignon n'étaient pas
les premiers à faire part de leurs réserves. Il est du rôle du Premier ministre
de les écouter.
Ne peut-on pas adapter ce plan, ne serait-ce qu'à la
marge ?
Adapter, améliorer, aménager... quels que soient les
termes, sur le fond et la forme, en atténuer la portée paraît très difficile.
Les 3 scénarii alternatifs concoctés par une poignée de députés socialistes durant
le week-end de Pâques marque une sérieuse inflexion. Ils ne demandent pas le
report mais des contreparties au plan de 50 milliards. Que des contreparties (cela
rappelle le débat autour du Pacte de responsabilité), mais pas d'aménagements
structurels.
Faire un geste en faveur des petites retraites, cela est
légitime, mais différer d'un an les aménagements fiscaux pour les grandes
entreprises, geler le Crédit Impôt Recherches ou grignoter de-ci de-là quelques
milliards sur des allègements fiscaux destinés à la création d'emploi serait
reporter des mesures qui s'imposent dès aujourd'hui. Nous avons déjà perdu trop
de temps.
Est-ce que cela peut bouger, par exemple, du côté du gel
du point d'indice des fonctionnaires ?
C'est ce que le patron des députés socialistes à l'Assemblée nationale
Bruno Leroux appelle la "clause de revoyure". Si la croissance
économique revient, on suspend le gel de l'indice. Deux considérations à ce
niveau :
1/ Lever le gel d'un point (réindexer le traitement des
fonctionnaires sur l'inflation) coûterait à l'Etat entre un et demi et deux
milliards d'euros).
2/ Contrairement à ce que l'on dit en focalisant le débat
sur ce fameux gel du point, la masse salariale de la fonction publique continue
d'augmenter pour quelque 5 millions d'agents. Et ce grâce à deux mécanismes :
la GIPA (la Garantie Individuelle de Pouvoir d'Achat) et le GVT (le Glissement
Vieillesse Technicité). Grâce à ces deux mécanismes quasi inconnus, le
traitement des fonctionnaires progresse de 2 à 3% l'an.
La balle est dans le camp du Premier ministre
Si geste il y a,
il ne sera certainement pas à la hauteur des attentes de la député-économiste
Karine Berger, qui a planché tout le week-end sur le plan alternatif, mais qui
n'a pas été conviée avec ses collègues à Matignon.
Moins se préoccuper des entreprises mais plus des petites
pensions et des fonctionnaires se défend. Mais attention où l'on place le
curseur car notre industrie a aussi besoin de se redresser pour créer des
emplois, qui plus est à un moment où, sur le plan économique, la France
décroche du reste de l'Europe.
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