Pourquoi l'euro fort pose problème ?
L'euro est-il trop fort ? La question a été clairement posée ce week-end par le ministre de l'Economie Pierre Moscovici. A 1,37 dollar vendredi, la monnaie unique européenne a atteint son plus haut depuis 13 mois... face au yen, il faut remonter à près de 3 ans pour voir un niveau si élevé !
1,37 dollar. Pour mémoire, l'euro a été introduit début 2000 à
1,17 face au billet vert. Evidemment, quand l'euro est plus
bas, cela facilite nos exportations car on vend nos produits moins chers. Par
contre, lorsque l'euro est plus fort (ce qui est le cas aujourd'hui), le
raisonnement est inverse : il rend nos produits plus chers à
l'exportation. Pourquoi en est-on là aujourd'hui ? Et bien il y a
plusieurs écoles. Pour certains, si l'euro s'envole, c'est parce que les
investisseurs ont confiance en l'Europe et pensent que la crise est derrière
nous. Pour la deuxième école (pas trop éloignée), les investisseurs préfèrent
acheter de l'euro car ils l'estiment plus sécurisé que le dollar au moment où
les incertitudes persistent sur la capacité des Etats-Unis à réduire leur
propre dette. Enfin, troisième école (pessimiste) pense que l'on est entré dans
une véritable guerre des monnaies avec en arrière plan une offensive
commerciale : c'est à celui qui aura la monnaie la plus compétitive pour
pouvoir exporter plus facilement.
Et qui a raison finalement ?
Un peu tout le monde. Un pays tire sa richesse et sa
puissance de son industrie exportatrice. Ce qui n'est plus de cas de l'Europe
du Sud (France, Italie, Espagne), contrairement aux pays du Nord (Allemagne,
Pays-Bas, Finlande, Autriche). Avant d'être un problème international, la
parité de l'euro est déjà un souci interne à l'Europe. L'Europe du Nord plus
industrialisée peut résister plus facilement à un euro fort que l'Europe du
Sud. Et qu'elle est la triste variable d'ajustement qui nous permet de garder
le peu de compétitivité de nos produits ? : l'emploi et les salaires.
Cette situation, nos grands concurrents internationaux en sont pleinement
conscients... business is business... c'est la guerre des monnaies et l'Europe
est aujourd'hui trop divisée pour y faire face. Tant que l'euro ne redescendra pas
au moins à 1,10 / 1,15 dollar, inutile de parler de croissance.
L'une des solutions relève donc, aussi, du politique ?
Oui,
et pour en sortir, il faut de la volonté. Au niveau national d'abord avec une
vraie politique industrielle qui réunisse dans un même état d'esprit patrons,
partenaires sociaux et législateur. Au niveau européen ensuite... la Banque
Centrale Européenne gagnerait à être aussi offensive que la banque du Japon ou
la réserve fédérale américaine en matière de politique monétaire (mais c'est
vrai que ses statuts issus du Traité de Maastricht l'en empêchent). Enfin reste
la parole... celle d'un pilote (si tant est que l'Europe en ait un en matière de
politique économique). Après Jean-Claude Juncker, le nouvel homme providentiel,
président de l'Eurogroupe, s'appelle Yé-roune Deil-Seul-Bloum... on attend sa
prise d'armes avec impatience.
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