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Lutte contre le chômage : faut-il encore aduler le "Dieu diplôme" ?

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Les chiffres du chômage à fin septembre sont publiés vendredi 24 octobre à 18 heures. Paradoxe : la France compte de plus en plus de chômeurs et les entreprises ne parviennent pas à recruter

Lise Jolly

Radio France

Publié le 24/10/2014 06:29 Mis à jour le 24/10/2014 06:49

Temps de lecture : 2min

La demande – le nombre de candidats à l'embauche – ne cesse d'augmenter face à une offre – les emplois disponibles – qui, elle, n'est pas en baisse. Au contraire. Les entreprises ont des postes à proposer mais elles ne trouvent pas les bons candidats.

60% des entrepreneurs français affirment qu'ils ne trouvent pas les profils recherchés et la situation ne devrait pas s'améliorer car, au niveau européen, 2 entrepreneurs sur 3 partagent ce constat.

Nous avons sur le Vieux Continent un sérieux problème d'employabilité.

Qu’est-ce que l’employabilité

L'employabilité, c'est l'adaptation entre les besoins du marché du travail, les salariés et la capacité de ces derniers à décrocher un emploi.

L'Institut de l'Entreprise a récemment publié une étude très éclairante sur le sujet, réalisée par plusieurs chercheurs sous la houlette du patron d'Eurotunnel Jacques Gounon. Il en ressort l'évidence que la structure du marché de l'emploi subit une profonde mutation en raison de l'évolution même des métiers.

Prenons un seul exemple : la robotisation galopante. On estime qu'à l'horizon de 20 à 30 ans, 40 à 50% des emplois pourraient être automatisés en France. Ce mouvement bénéficiera avant tout aux salariés hautement et peu qualifiés (les premiers piloteront les machines, les seconds les entretiendront). Les perdants seront les salariés moyennent qualifiés.

Que proposer face à cette évolution ?

Il faut réfléchir dès à présent aux besoins de demain liés notamment au développement des nouvelles technologies, et anticiper les bouleversements que cela impose en termes de formation des futurs employés.

A l'avenir, les employeurs devront moins cultiver ce que ces experts appellent "le Dieu diplôme" pour accorder plus d'importance aux compétences et permettre à chacun de passer d'un métier à un autre. Autre piste : développer la formation pour les emplois de services et puis surtout préparer les esprits à ce changement. Nous sommes déjà entrés dans cette phase de mutation. Un beau sujet de débat et de travail pour les partenaires sociaux.