EADS - BAE Systems, une fusion de raison
Le groupe d'aéronautique et de défense franco-allemand EADS et le britannique BAE Systems discutent d'une possible fusion pour créer un nouveau géant mondial, et tailler ainsi des croupières à l'américain BOEING. Un pari audacieux mais mûrement réfléchi en cette période de crise.
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Sans dire que la crise est directement à l'origine de ce projet de fusion, elle est présente en coulisse. On assiste, et on va continuer à assister, à une réduction significative des budgets de défense. EADS et BAE ont anticipé cette tendance en coulant créer un ''effet de taille''. Avec 220.000 salariés dans le monde, les deux groupes réunis pourraient atteindre un chiffre d'affaires supérieur à 70 milliards d'euros (pour référence, BEOING a engrangé l'an dernier 49 milliards d'euros). L'alliance EADS/BAE créerait une entité 1 fois et demi plus grosse que son rival américain. Hautement stratégique, cette fusion ne pourra se faire sans l'aval d'un certain nombre d'autorités gouvernementales et de la concurrence. Trois capitales se retrouveraient à la tête de ce nouvel empire industriel – Paris, Berlin et Londres – et on sait que les relations sont souvent compliquées avec les britanniques, très jaloux de leur indépendance.
Ce projet de fusion ne marque-t-il pas aussi la volonté du patron d'EADS, Tomas Enders, de reprendre en main la branche défense du groupe ?
Si, clairement. Arrivé aux commandes du groupe en juin dernier, caractère bien trempé – là où son prédécesseur Louis GALLOIS était jugé plutôt consensuel – Tom ENDERS s'est immédiatement employé à changer les principaux dirigeants de l'entreprise. Le dernier en date est justement le patron du pôle défense du groupe, Stefan ZELLER, qui était pourtant protégé par l'Allemagne. Si l'opération réussit, on va très vite reparler de chantiers comme l'avion Eurofighter, celui du futur appareil de combat européen. Enfin, une question : quelle place pour le Rafale de Dassault, ou le groupe THALES, dans ce grand remaniement industriel ?
Concrètement, que prévoit le projet de fusion en terme capitalistique ?
Il est prévu que le nouvel ensemble ait une direction commune et qu'il soit détenu à 60% par les actuels actionnaires d'EADS et à 40% par ceux de BAE. La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne disposeraient ce que l'on appelle une ''golden share'', c'est à dire une action préférentielle leur offrant un droit de véto sur certaines décisions stratégiques. Les deux groupes se donnent jusqu'au 10 octobre pour annoncer une transaction ou y renoncer. Mais il faut tirer une autre leçon de la méga opération qui se prépare : l'industrie apparaît clairement comme le fer de lance de la construction de la défense européenne. Nouvelle preuve que les opérateurs, à majorité privés, ont su prendre le pas sur le politique.
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