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Au Japon, François Hollande observe les "Abenomics"

François Hollande poursuit sa visite au Japon. Paris et Tokyo ont signé un accord de partenariat pour renforcer les liens politiques, économiques et culturels entre les deux pays. Le chef de l'Etat français déclare que la politique économique japonaise est une "bonne nouvelle pour l'Europe".

Article rédigé par franceinfo
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Cette visite intervient à un moment où le Premier ministre japonais Shinzo Abé relance son économie et certains observateurs n'hésitent pas à conseiller au Président français de s'en inspirer. Cette stratégie est baptisée ''politique des abenomics'', du nom de son inspirateur qui est revenu au pouvoir en décembre dernier. Il s'agit d'accompagner la sortie de crise opérée par la troisième économie mondiale au dernier trimestre 2012 après six mois de récession sur fond de conjoncture mondiale déprimée et, surtout, après une grosse quinzaine d'années de déflation.

Sur quoi repose cette politique ?

Sur trois axes principaux : dépense budgétaire, injection de liquidités dans l'économie et soutien accru au secteur privé. Premier point, Shinzo Abe a fait voter un plan de soutien à l'économie de quelque 80 milliards d'euros de dépenses publiques dont près de la moitié en grands travaux. Deuxièmement, comme ce qu'est en train de faire la réserve fédérale américaine, la banque centrale japonaise fait tourner la planche à billets pour injecter d'énormes sommes dans les circuits financiers. Objectif : faire baisser les taux d'intérêt et inciter entreprises et ménages à emprunter pour investir et consommer. Enfin, troisième axe : un soutien volontaire au secteur privé, seul capable de soutenir l'emploi (le mot ''création'' n'est pas d'usage au Japon dont le taux de chômage dépasse à peine les 4% de la population active)... c'est le plein emploi.

Un système qui a des avantages et des inconvénients...

En l'espace de 6 mois, les liquidités lâchées sur le marché par la Boj ont fait baisser la devise nippone de quelque 25% face à l'euro et au dollar, alimentant la guerre des monnaies. Toutes ces liquidités sont susceptibles de créer une bulle financière qui, si elle explose, ne manquerait pas d'avoir l'effet inverse du résultat escompté.

Donc, le modèle n'est pas forcément à suivre !

On ne lutte pas à armes égales, ne serait-ce qu'en termes de dette publique. Le Japon est aujourd'hui le pays le plus endetté du monde : une dette de 245% du PIB (94% pour la France), détenue par les japonais eux-mêmes grâce à leur épargne. De fait, ils ne dépendent pas des marchés contrairement à la France dont la dette est détenue à près de 70% par des non résidents. Donc modèle applicable chez nous : difficilement... s'en inspirer sur certains points : probablement. François Hollande, qui est accompagné dans ce voyage par une quarantaine de patrons et 7 ministres, va revenir plein d'idées pour remplir sa fameuse boîte à outils.****

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