Si j'étais... Benoît Hamon
Surprise au premier tour de la primaire de la gauche. Dimanche, Benoît Hamon est arrivé en tête devant l'ancien Premier ministre Manuel Valls, autre qualifié. Karl Zéro s'est mis à la place de l'ancien ministre de l'Education qui vise l"élection présidentielle.
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Si j’étais Benoît Hamon, je serais donc devenu dimanche 22 janvier le François Fillon de gauche, le gars qu’on attendait pas mais qui est là. Ça veut dire quoi ? Qu’au fond, peu importent les programmes. Qu’en France aujourd’hui, ce qui marche ce sont les outsiders, comme moi et Fillon. La revanche des Poulidor, quoi. Les gens n’en peuvent plus de voir toujours les mêmes tronches, alors pour se venger ils jouent à déjouer les pronostics, ils se ré-approprient la démocratie, comme on dit. Fillon, c’est un libéral brutal, il veut qu’on se serre à mort la ceinture, moi je suis un idéalisto-social, je veux filer de la thune à tous ceux qui n’en n’ont pas. Deux paris assez irréalisables, mais qu’importe.
Nous sommes à peine connus
Ce qui plaît chez nous aux Français, à François et à moi, c’est qu’on a l’impression de ne pas nous avoir trop vu et revu. C’est vrai pour moi, moins pour Fillon. Là où il est costaud, c’est qu’il a beau avoir été très longuement Premier ministre, plus personne ne s'en souvient. Il était dans l’ombre de Sarkozy, martyrisé, c’était l’enfant du placard. A chaque fois qu’il sortait le museau, il se mangeait une mandale, donc il restait au calme, le collaborateur, comme disait Sarko. C’est pour ça d’ailleurs qu’il a les yeux toujours un peu humides, il pleure toujours depuis.
Moi, Benoît Hamon, j’étais là aussi, médiatiquement parlant, enfin à mon niveau. Ministre de l’enseignement qui n'a même pas eu le temps de faire une rentrée scolaire. Viré avant. Mais franchement, personne ne faisait gaffe à moi, ni au gouvernement, ni au PS, ni dans la vie, ni même dans le métro. On est peu de choses. Y a dix jours à la station "Rue de La Pompe", je ne demandais rien, mais une dame bon chic m’a même donné des pièces en disant : "Avec votre bobine, malheureux, vous devez être kurde: voici quelques pièces jaunes !".
Si elle m’a vue dimanche soir, elle doit penser que le PS est devenu le PKK, mais quelle importance ?
Faire tomber Manuel Valls : assez facile
Si j’étais Benoît Hamon, est-ce que je serais content ? Très, d’après les éditorialistes, un peu diesel ce matin, qui tartinent sur les deux gauches du PS qui vont s’opposer dimanche prochain. Tu parles d’un scoop, elles s’opposent déjà à l’extérieur du PS.
Nous, on rejoue juste le match Macron/Mélenchon, mais en Ligue 2. Et derrière, il va me falloir plier Valls. Remarquez, ça devrait pas être trop dur. L’ homme d’État va vanter sa stature, défendre son bilan, ré-affirmer sa fermeté en période d’attentats et me regarder en souriant genre : "Oh le beau bébé, il est en train de faire ses dents ?" Mais ça devrait pas être un problème. Valls, plus personne ne peut le voir. Ses électeurs, ils sont déjà tous en Marche pour aller chez Macron.
Il n'y a plus de Parti socialiste
C’est après que ça se complique. Comment je dois faire avec Mélenchon ? On est de la même gauche, celle qui est encore de gauche. Pas celle qui chiffre ses propositions, celle qui veut changer la vie. Il m’attend, vociférant d’avance, avec sa veste de charpentier de 1908 ! Il crie: "Il n’y pas de places pour deux crocodiles dans le même marigot". Et moi, je ne suis qu’un petit alligator sans dents, un gros iguane. Mélenchon est plus madré, y'a belle lurette qu’il a compris que le Parti socialiste, c’était mort. Pas le jour où Hollande est entré à l’Elysée, non, le jour ou DSK s’est fait pincer à New-York. Il a compris qu’on ne gouvernerait plus avant des lustres, et que tant qu’à pas gouverner autant se marrer. À bien faire chier les autres !
Et voilà. Tout ça pour ça: c’est ce qu’on fera ensemble, moi Hamon et lui Mélenchon, dès le 29 janvier au soir.
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