Fête de la musique : "C'est un grand moment festif de la jeunesse qu'il faut protéger", clame Jean Viard

"La musique, c'est un lieu de lien social", souligne le sociologue Jean Viard, qui défend une fête ouverte, joyeuse, parfois bruyante, mais bénéfique, notamment pour la jeunesse.

Article rédigé par franceinfo
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Le fête de la musique dans les rues de Nancy, le 21 juin 2024. (CEDRIC JACQUOT / MAXPPP)
Le fête de la musique dans les rues de Nancy, le 21 juin 2024. (CEDRIC JACQUOT / MAXPPP)

Comme chaque année, le 21 juin, les musiques vont se propager un peu partout dans les rues des villes et villages de France. C'est la 43e édition de la Fête de la musique, qui revient comme tous les ans, le 21 juin, depuis 1982, marquant l'arrivée de l'été. Un événement qui suscite l'engouement des Français, selon une étude Ipsos-CESI, 80% en ont une bonne image et un sur deux y participe régulièrement. Le sociologue Jean Viard rappelle le côté festif, populaire, mais aussi créateur de lien social.

franceinfo : La fête de la musique est-elle devenue une tradition à laquelle les Français sont attachés ?

Jean Viard : Oui, c'est une tradition en France, mais dans le monde aussi, il y a 700 villes qui célèbrent la fête de la musique et il y a 120 pays qui l'organise. C'est vraiment un succès énorme. L'idée de la fête de la musique de Jack Lang, c'est que c'est gratuit, que les artistes ne sont pas payés et que tout le monde peut faire de la musique dans la rue, partout. C'est vraiment l'idée que la culture va au peuple. 

"C'est un grand événement qui marque évidemment le solstice d'été, mais surtout qui a fait de la musique une chose extrêmement populaire."

Jean Viard

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La Fête de la musique a beaucoup changé depuis 1982, elle s'est professionnalisée, il y a des systèmes de son professionnels, parfois très bruyants, des buvettes à tous les coins de rue...

À partir du moment où il y a des foules, ça demande un peu de régulation. Mais c'est normal aussi qu'on puisse boire un coup quand on se promène d'un groupe musical à un autre. Il y a un équilibre. Je crois qu'il faut garder le côté positif. S'il y a des endroits où ça manque de régulation qu'on régule, c'est le rôle des collectivités locales. Après qu'on accepte une fois par an, qu'il y ait de la musique dans la rue un peu tard, moi je ne trouve pas ça très dramatique.

C’est aussi un des rares moments où on peut se retrouver et faire la fête avec tous ses excès dans la rue jusqu'à tard, c'est totalement gratuit, cette place-là de la fête au cœur même des villes, elle est importante aussi ?

Mais la musique, c'est un lieu de lien social, parce qu'effectivement vous pouvez danser avec des gens que vous ne connaissez pas, vous pouvez leur parler par complicité, parce que vous avez trouvé un morceau extraordinaire. Donc ça crée du lien social et donc ce n’est pas simplement le lien entre chacun d'entre nous et la musique, c'est le lien entre nous. On peut parler à des gens, on peut aller boire un pot, plus si affinités, etc. C'est un moment de rencontre. C’est aussi un moment effectivement de gestion de la sécurité, faut pas être naïf, notamment à Paris, mais gardons cette idée que le lien social est une construction notamment vis-à-vis de la jeunesse. D'ailleurs, les musiques sont souvent des musiques de jeunes. C'est un grand moment festif de la jeunesse, de ses liens et surtout protégeons ça ! 

"Cette jeunesse a tellement besoin qu'on lui dise qu'elle est géniale et c'est elle qui va porter le changement."

Jean Viard

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