Vie affective et autisme : comment accompagner tous les enfants ?
À l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme du 2 avril, Amélia Matar revient sur un aspect souvent oublié de l’accompagnement des enfants autistes : leur vie affective.
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Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) fait partie des troubles du neurodéveloppement, aux côtés du trouble de déficit de l'attention (TDAH), des troubles DYS ou du trouble du développement intellectuel. Ces troubles concernent environ une personne sur six. L’autisme en particulier touche entre 1% et 2% de la population. En France, environ 47.000 élèves autistes sont aujourd’hui scolarisés en milieu ordinaire.
On parle de "spectre" car il existe une grande variété de manifestations du trouble selon les individus.
Un trouble encore mal compris
L’autisme affecte le développement de la communication, les interactions sociales et les comportements. Sur le site ameli.fr, plusieurs signaux d’alerte sont répertoriés dès le plus jeune âge : répétition de gestes ou de phrases, attachement à certains objets, ou encore difficulté à créer des liens amicaux.
Les enfants autistes peuvent avoir du mal à comprendre les émotions, les intentions d’autrui, les expressions faciales, ou encore le second degré. Ils prennent rarement des initiatives sociales. C’est dans ce contexte que la question de l’éducation à la vie affective et sexuelle prend tout son sens.
Les chiffres sont préoccupants. Une étude révèle que 88% des femmes autistes déclarent avoir subi des violences sexuelles au cours de leur vie, et près d’une sur deux avant l’âge de 14 ans.
Le problème ne vient pas de l’autisme, mais d’une société qui enseigne encore mal le respect, le consentement ou l’expression des émotions.
Il est indispensable d’adapter cette éducation aux besoins spécifiques de ces enfants, pour les protéger et leur permettre de mieux comprendre les situations relationnelles.
Le besoin de lien est là
Les enfants autistes ont les mêmes envies de lien et d’amour que les autres. Ce n’est pas une question d’absence de sentiments, mais de décalage dans la manière de les exprimer ou de les interpréter.
L’humoriste Florence Mendez, elle-même autiste, évoque souvent avec humour ce décalage : "Je n’ai pas les codes de notre espèce", plaisante-t-elle dans ses sketchs. Elle y raconte ses tentatives de flirt souvent maladroites. Les sentiments sont là, parfois intenses, mais leur expression peut ne pas correspondre aux normes sociales attendues.
Nils, 17 ans, diagnostiqué autiste de haut niveau, témoigne de ses propres difficultés relationnelles. Il confie qu’une des meilleures manières d’interagir avec des personnes autistes reste la simplicité, la sincérité, sans jamais chercher à forcer une interaction.
Des pistes pour mieux accompagner
D'abord, rappelons qu'une éducation adaptée à tous les enfants peut prévenir les situations de violences, en particulier celles vécues par les plus vulnérables. Elle est donc essentielle.
Par ailleurs, des initiatives voient le jour, comme les Groupes d’entraide mutuelle (GEM), parfois ouverts aux mineurs, qui permettent aux jeunes autistes d’échanger entre pairs. Ces dispositifs offrent un espace de parole sécurisé, fondé sur des réalités partagées.
Un projet d’envergure est également en cours : l’ouverture, en 2027 à Paris, de l’Institut du cerveau de l’enfant, au sein de l’hôpital Robert-Debré. Il visera à améliorer l’accompagnement des enfants présentant des troubles du neurodéveloppement, dont les TSA. Une annonce porteuse d’espoir pour de nombreuses familles.
Mais au-delà des dispositifs, c’est à l’ensemble de la société de s’adapter. L’éducation à la vie affective et sexuelle doit être véritablement inclusive, pensée pour respecter les particularités de chacune et chacun.
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