Génération anxieuse : comment accompagner nos enfants ?
Les jeunes d’aujourd’hui traversent des périodes d’anxiété grandissantes, une tendance qui s’observe tant dans les statistiques que dans les récits personnels.
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Retrouvez des clés pour comprendre ce phénomène et des pistes pour accompagner les enfants et adolescents face à ces défis.
Une génération anxieuse
Les chiffres sont éloquents. Une enquête nationale publiée sur le site ameli.fr révèle qu’un adolescent sur 7 présente de graves risques de dépression. Selon l’UNICEF, le taux de jeunes adultes de 18 à 24 ans souffrant de dépression a doublé depuis la crise sanitaire du Covid. Même les tout-petits ne sont pas épargnés : l’enquête Enabee de Santé publique France indique qu’un enfant sur 12 en maternelle est concerné par des difficultés de santé mentale telles que des troubles émotionnels, oppositionnels, ou d’inattention/hyperactivité.
Une partie de ces constats figurent dans le livre Génération anxieuse de Jonathan Haidt, récemment traduit en français aux éditions Les Arènes. Ces constats alarmants ne sont pas seulement théoriques ou isolés dans des statistiques. Ils se reflètent aussi dans des histoires bien réelles, comme celles racontées dans le documentaire 5 femmes contre les big five, disponible en replay sur France TV. Ce film suit le combat poignant de plusieurs mères face à la détresse mentale de leurs enfants.
Les réseaux sociaux, un facteur clé mais non exclusif
Les réseaux sociaux sont probablement, en partie, responsables de ce mal-être grandissant.
Rappelons-nous déjà, en 2021, la lanceuse d’alerte Frances Haugen dévoile les Facebook Files, des documents internes révélant qu'Instagram dégraderait le bien-être d'un tiers des adolescentes utilisatrices. Plus largement, sur les réseaux sociaux les plus jeunes sont exposés à des contenus très violents, dont la diffusion est favorisée par les algorithmes.
En 2023, 7 jeunes sur 10 âgés de 11 à 18 ans estiment avoir déjà été exposés à des "contenus choquants sur Internet ou sur les réseaux sociaux". La moitié de ces jeunes a vu en ligne des scènes de maltraitance sur les animaux ou des scènes de bagarres et de violence, un quart a vu des contenus de type scènes de guerre, de torture ou d'exécution.
L’impact n’est pas neutre sur de jeunes cerveaux, mais il serait simpliste de n’imputer ce mal-être qu’aux réseaux sociaux. Marie Danet, docteure en psychologie du développement et maîtresse de conférences à l’Université de Lille, estime que réduire le mal-être des jeunes au simple usage des réseaux sociaux est réducteur. Plusieurs autres facteurs peuvent expliquer ces difficultés mentales : la crise écologique, la crise économique, la montée des extrêmes dans plusieurs pays. Le fait également que nos enfants jouent beaucoup moins à l’extérieur, avec des conséquences négatives sur leur santé.
Observer les jeunes et dialoguer avec eux
Des solutions existent pour accompagner les jeunes. D’abord, prendre le temps de les observer. En étant observateur et dans une relation de confiance, vous pourrez être alerté de potentiels changements notables dans le comportement. Sur le site de l’UNICEF, sont indiqués les signes qui doivent vous inquiéter, comme un sentiment de solitude, des difficultés de sommeil, un manque d’énergie et bien sûr un comportement suicidaire. En cas de doute, n'hésitez pas à consulter rapidement un professionnel de santé pour être accompagné.
Ensuite, favoriser le dialogue avec eux. S’agissant des réseaux sociaux, posez des règles claires, discutez souvent avec votre enfant, et montrez l’exemple. Les besoins fondamentaux des enfants incluent aussi le temps passé en plein air, l’exercice physique et les connexions humaines. Encourager les activités de groupe et les sorties dans la nature aide à répondre à ces besoins essentiels.
Enfin, s’engager pour des causes et agir à son échelle est également un remède éprouvé contre l’anxiété, même pour les plus jeunes.
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