Dan Brown, maître du polar ésotérique, revient avec "Le Secret des Secrets"

Dan Brown ne change pas : toujours les mêmes vestes en tweed, les mêmes chemises bien repassées, la mèche impeccable, comme d'habitude. Son processus de travail est immuable comme il le répète sur la chaîne YouTube Masterclass : "Je suis à mon bureau dès 4h du matin, tous les jours, 365 jours par an. D’ailleurs dans la pièce où je travaille, je n'ai pas d'accès à Internet : pas d'Internet, pas d'émail, pas de téléphone. Je me dis : ce que tu fais là est la chose la plus importante de ta journée."

Depuis un moment, l'auteur, hyper discipliné a remplacé le vieux sablier posé sur son bureau par une application installée sur son ordinateur. Toutes les heures, elle éteint l'écran et il se lève : abdominaux, pompes, étirements, et au moins une fois par jour, il suspend la tête en bas. "J'ai toujours trouvé que se suspendre la tête en bas était un bon moyen de s'oxygéner le cerveau et de voir le monde sous un angle nouveau", confie-t-il à la BBC.

L’univers codé et spirituel de Dan Brown

Dan Brown raconte volontiers ses rituels avec le sourire, en prononçant souvent les mêmes mots, voire les mêmes phrases. Le discours est bien huilé, le tout, semble-t-il, pour séduire son public, l'intriguer ou le faire rire, comme lors de cette conférence, il y a une dizaine d'années en Inde : "À l'âge de 5 ans, ma mère m'a aidé à écrire et à publier mon premier livre. Je lui ai dicté une histoire et elle a transcrit. Son titre : La girafe, le cochon et le pantalon en feu. Évidemment, c'est un thriller. Le jour où j'ai terminé ce petit livre, j'ai été mordu."

Le romancier a également été mordu très jeune par les secrets, les symboles, les codes dont il truffe ses romans. Son père était professeur de mathématiques et avec lui, à l'époque, tout est prétexte à calculs, probabilités et géométrie. Une autre anecdote que Dan Brown ne se lasse pas de raconter, comme sur cette chaîne de télévision du Texas, est un véritable casse-tête qu'on lui a offert dans son enfance : "Le matin de Noël, on descendait au pied du sapin et à la place des cadeaux, il y avait une enveloppe avec un code à l'intérieur. Je déchiffrais le code et ça m'envoyait dans la salle de bains, dans la cuisine ou dehors, dans le tas de bois où un autre code m'attendait. À la fin, je découvrais l'endroit où mon père, qui avait imaginé l'énigme, avait caché tous les cadeaux."

"Pour moi, enfant, les codes, c'était magique. Aujourd'hui, j'en mets dans mes livres. On aime tous ça, résoudre des mystères."

Dan Brown, Romancier

Quand la science rencontre la foi

Quant au divin que Dan Brown interroge dans ses romans, il l’a hérité de sa mère. Pieuse et musicienne à l’église, elle joue de l’orgue tandis que lui chante dans la chorale. Résultat : il grandit avec une calculette dans une main et une bible dans l'autre. Aujourd'hui, le romancier mélange ses héritages dans ses livres, dont trois ont été adaptés au cinéma.

En 2006, c'est le fameux Da Vinci Code qui sort dans les salles. Lorsque la science rencontre la foi, la recette vaut de l'or et Dan Brown en a bien conscience, d'où les précautions prises avant la sortie de chacun de ses romans. Il s'en amuse sur la BBC avec la sortie d'Inferno en 2013 : "Ce livre a été traduit dans deux bunkers protégés par des vigiles armés comme une opération militaire, et ils ont réussi à sortir le roman en onze langues différentes, sans aucune fuite. Impressionnant." 

Dan Brown est décidément aussi doué pour imaginer des thrillers qui se vendent comme des petits pains que pour écrire sa propre légende.