Pièces détachées d'occasion : le petit pas d'Apple sur la réparabilité de l'iPhone
À partir de cet automne, Apple s’est engagé à autoriser l’utilisation de pièces détachées d’occasion pour la réparation de certains iPhone. En apparence, c’est une victoire pour le droit à la réparabilité, que le fabricant a longtemps combattu. En réalité, c’est une toute petite concession.
À partir de l’automne prochain, les réparateurs indépendants et le grand public – les clients téméraires – pourront utiliser des pièces détachées d’occasion, pour réparer certains modèles d’iPhone. Précision : cette annonce effectuée par Apple, le 11 avril dernier, ne concernera que des pièces détachées d’occasion d’origine, et donc estampillées par le constructeur, et vendues au prix fort, même si leur prix doit être inférieur à celui de la même pièce neuve.
Même si le grand patron du design matériel chez Apple, John Ternus, affirmait le contraire, il y a 10 jours, au Washington Post, pas question pour le géant californien d’approuver l’utilisation d’écrans, de batteries, ou pire, de lecteurs d’empreintes digitales non officiels : pourtant, ils sont souvent fabriqués dans la même usine et par le même prestataire.
Des composants validés à distance
La sécurité d’abord, clame Apple et, sur ce point, on ne peut pas lui donner complètement tort. Veut-on vraiment faire confiance à un capteur biométrique inconnu, quand on sait qu’il donne accès à ses informations confidentielles, et pas seulement à son compte bancaire et à ses moyens de paiement ? L’annonce ne porte donc que sur des pièces de rechange d’occasion, qui seront fournies par Apple, à partir de cet automne. Concrètement, elle ne concerne que l’iPhone 15 et les suivants, à savoir l’iPhone 16, qui devrait être officialisé à la rentrée, et les générations suivantes.
Tout le système repose sur des numéros de série qu’Apple doit valider à distance via un processus dit de "calibration", pour que les pièces détachées fonctionnent correctement dans le téléphone qui les accueille. Les informations propres à chaque composant sont stockées dans un microcontrôleur, pas plus grand qu’un grain de riz. Leur nombre, dans les iPhone, n’a fait qu’augmenter. On est passé d’un seul, dans l’iPhone 5s en 2013 – c’était sur le lecteur d’empreintes digitales – à huit, dans le dernier iPhone 15 Pro Max.
Alertes incessantes et fonctions désactivées
Concrètement, si le vibreur ou les capteurs photo tombent en panne, et qu’on les remplace, par les mêmes pièces prélevées dans un iPhone 15 Pro Max identique, un message d’alerte, impossible à désactiver, rappellera constamment qu’il ne s’agit peut-être pas d’une pièce d’origine – et pourtant c’est le cas. Certaines des fonctions seront même désactivées, comme on l’avait découvert sur les iPhone 13, avec la reconnaissance faciale inutilisable en cas de changement d’écran, hors circuit officiel.
Apple n’est pas la seule marque d’électronique à pratiquer ce qu’on appelle "l’appariement" de certains composants. Ce pistage, contrôlé à distance, concerne un grand nombre d’appareils : des tronçonneuses Husqvarna aux consoles de jeux Xbox et Playstation en passant, en cuisine, par le célèbre Thermomix. Samsung aussi utilise le procédé sur certains de ses smartphones.
Mais jusqu’à quand ? Aux Etats-Unis, l’Oregon vient d’interdire l’appariement à partir de janvier 2025, et le Colorado est sur le point de suivre avant, sans doute, d’autres États américains. La pratique pourrait aussi bientôt être interdite dans toute l’Europe, avec une nouvelle directive sur le droit à la réparation sur laquelle le Parlement européen et le Conseil de l’Europe sont tombés d’accord, mi-février.
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