Guerre froide numérique
Mini-psychodrame cyber-politique la semaine dernière à Dubaï à l'occasion de la conférence de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) sur la gouvernance d'Internet. La France a refusé de signer le projet de traité. Que faut-il en retenir ?
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Pendant 10 jours, les
représentants de près de 150 pays étaient réunis pour tenter de poser les nouvelles
règles de la gouvernance mondiale d'Internet. Concrètement, il s'agissait de
réviser le traité international sur les télécommunications datant de 1988. Mais
après d'interminables discussions sous la chaleur du désert, l'affaire s'est
soldée par un échec. 55 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni ou
encore la Suède, ont refusé de parafer ce document.
Souveneraineté numérique
La conférence, extrêmement technique, portait sur les
règles internationales de communications qui incluent désormais Internet. Et il
est vrai que de nos jours la technique flirte allègrement avec les questions de
souveraineté.
L'Amérique et ses alliés ont rejeté ce texte relatif aux infrastructures
d'Internet qui aurait pu conduire à s'occuper un peu trop des contenus et ainsi
ouvrir ainsi la porte la censure. Exemple parmi d'autres : une section du traité
préconise la mise hors la loi du spam, le courrier électronique non sollicité. Or,
même si le spam est une plaie, les opposants, notamment les Américains,
craignent qu'une telle disposition ne constitue une entrave à la liberté
d'expression. Sans compter que cela ne ferait pas l'affaire des géants du Net
comme Google ou Facebook. 89 Etats dont la Russie, la Chine et les pays arabes ont
signé le traité.
Préserver un "bien commun libre et ouvert"
La France a donc refusé. " Internet est un bien commun, qui doit rester libre et ouvert ", a
déclaré sur Twitter la ministre française de l'économie numérique Fleur
Pellerin. " Nous ne pouvions pas signer
un texte qui soulevait de telles inquiétudes ".
Quelles seront les conséquences de cet échec
diplomatico-numérique ? Pas dramatiques dans l'immédiat. Internet reste
techniquement sous domination américaine. Ce sont les Etats-Unis qui détiennent
toujours, notamment, les clés des noms de domaines en .com, .org ou .edu. Et
même si les Européens aimeraient bien les voir partager cette suprématie, pas
question que ce soit à n'importe quel prix.
Guerre froide numérique
Bref, comme l'écrit " The Economist ", on
dirait bien que c'est une sorte de " Guerre Froide numérique " (Digital Cold War)
qui est en train de se mettre en place avec, d'un côté, les Etats-unis et leurs
alliés aux motifs pas toujours si purs et, de l'autre, la Russie, la Chine et consorts
avec leur conception particulière de la liberté de communication. Entre la
peste et le choléra...
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