Ces métiers concurrencés ou remplacés par l’IA : comment anticiper ?

Des analyses comparent les activités professionnelles réalisées par des humains et celles conduites par des modèles d'IA. Ces dernières parviennent à enchaîner des actions jusqu'à finaliser des missions de plus en plus complexes.

Article rédigé par Nicolas Arpagian
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des métiers de "cols blancs", surtout chez les débutants, sont d'ores et déjà menacés par l'arrivée de l'intelligence artificielle. (WESTEND61 / GETTY IMAGES)
Des métiers de "cols blancs", surtout chez les débutants, sont d'ores et déjà menacés par l'arrivée de l'intelligence artificielle. (WESTEND61 / GETTY IMAGES)

Les services d’IA accessibles au grand public nous impressionnent déjà par leur capacité à produire, résumer ou traduire des textes, des images, des sons ou des vidéos. Ces facultés auront un impact sur de nombreux emplois.

Au printemps 2025, Dario Amodei, le PDG-fondateur d'Anthropic, un des grands modèles d'intelligence artificielle, confiait que "l'IA pourrait faire disparaître la moitié des emplois de cols blancs débutants et faire grimper le chômage à 10-20% dans les 5 prochaines années". Il prévoit un scénario aboutissant à une suppression massive d'emplois dans les secteurs de la technologie, de la finance, du droit, du conseil et d'autres professions de bureau. En particulier pour les postes de débutants.

Pour aller au-delà de ce pronostic intuitif, un autre acteur du domaine de l’IA – Open AI – a ouvert l’accès début octobre 2025 à un indicateur, intitulé GDPval, permettant d’évaluer les capacités des modèles d’IA les plus avancés (comme GPT-4) à accomplir des tâches professionnelles concrètes, en les comparant directement à celles réalisées par des travailleurs humains.

Réaliser automatiquement un enchaînement de tâches

Les analystes d’Open AI ont sélectionné 44 professions (conseiller financier, avocat, agent immobilier, comptable, pharmacien, etc.) réparties dans 9 secteurs d’activité (commerce, banque, assurance ou médias). Au total, ces activités contribuent à plus de 5% du PIB des États-Unis, soit 3.000 milliards de dollars chaque année.

Les tâches confiées à l’IA correspondent à celles conduites par des professionnels ayant en moyenne 14 ans d’expérience : faire une analyse comparative de prix dans des bons de commande, organiser la logistique du dernier kilomètre jusqu’au client final pour une livraison d’objet, analyser des résultats dermatologiques et rédiger un rapport de synthèse, élaborer une brochure commerciale pour un bien immobilier, etc.

Le premier constat est que les modèles d’IA sont d’ores et déjà – dans leur version actuelle – en mesure de proposer des concrétisations très honorables de ces différentes tâches. Et leurs prestations s’améliorent de manière linéaire au fil du temps, ce qui témoigne de leur capacité d’apprentissage.

Un savoir-faire d'ores et déjà disponible

Leurs performances sont accrues – c’est-à-dire qu’elles permettent de réaliser la mission à moindre coût et plus rapidement – dès lors que les modèles sont pilotés avec une supervision humaine. Ce qui plaiderait pour une association opérationnelle entre une IA et des personnes physiques.

Mais ces modèles algorithmiques sont certainement appelés à encore progresser. C’est la raison pour laquelle il ne peut s’agir aujourd’hui que d’une photographie de la situation actuelle. Elle évoluera avec les progrès techniques et les innovations technologiques à venir.

Cela révèle néanmoins que de nombreuses tâches peuvent désormais être effectuées par l’IA avec un haut niveau de performance. Cela rend particulièrement vulnérables nombre de métiers à des transformations rapides. Il s’agit de comprendre ces nouvelles offres de service pour préparer sans tarder une adaptation pertinente des pratiques professionnelles et des cursus de formation.

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