Que dit notre façon de payer
Notre façon de payer en dit long sur nous. Nous privilégions presque toujours un mode de paiement par rapport à un autre. Tour d'horizon avec Christilla Pellé-Douël, journaliste à Psychologies magazine.
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Il y a ceux qui n'ont jamais plus de dix euros sur eux, ou
ceux au contraire qui ne peuvent sortir sans une petite liasse au fond de leur
portefeuille, ceux qui n'utilisent jamais leur chéquier, ceux qui se méfient
des cartes bancaires ou au contraire la dégainent à tout bout de champ. Certes,
l'aspect pratique existe, et chacun se fait fort de l'expliquer, mais il y a
d'autres raisons, plus cachées.
Retour en arrière
Au tout début était la dette, la monnaie n'existait pas.
Pour garantir une dette, il fallait une garantie qui s'exerçait sur les objets
ou sur les personnes. La monnaie a alors été inventée pour symboliser la
garantie, elle s'y est substituée. Mais
la vieille pratique n'a pas disparu de nos esprits : sa signification
inconsciente demeure. D'ailleurs on dit souvent "cela m'a coûté un
bras ".
Une mémoire corporelle de la monnaie
Sacha Bourgeois-Gironde, chercheur en neuro-économie,
explique que notre relation avec l'argent, et en particulier les pièces de
monnaie, est tellement ancienne, que les zones cérébrales de la récompense sont
activées par le contact avec l'argent au même titre que la nourriture et le
sexe.
L'argent liquide
Le terme est déjà une indication, pièces et monnaie coulent,
passent d'une poche à l'autre. Pour beaucoup c'est associé à un sentiment de
plénitude, de sécurité, de puissance, donc de virilité. Sortir une liasse de
billets, c'était et c'est encore, montrer qu'on en a. Mais c'est aussi courir
le risque de ne plus en avoir car l'argent liquide indique aussi le manque. Le
liquide, c'est la réalité, inscrite dans note cortex. On ne peut pas se
raconter d'histoires, c'est la dette originelle qui revient à la surface.
La carte
On paie de moins en moins en liquide, et de plus en plus en
carte. On connaît tous la simplicité et le danger de la carte. En fait, la
carte a un effet magique : on paie, mais on n'a pas l'impression de payer.
Pour nos cerveaux archaïques, qui en sont toujours aux premiers temps de
l 'humanité, la carte est un bout de plastique, rien de plus. Nous n'avons
pas encore eu le temps de l'intégrer pleinement comme les pièces et les
billets. Résultat : nous confondons virtuel et irréel. Avec la carte on
paie, mais un peu pour de faux, en tout cas pour pas complètement de vrai.
Le chèque
Le chèque fait appel à notre cerveau cognitif : on doit
au minimum lire et signer. Il y a donc un temps de latence et un "travail" corporel qui rompt l'automaticité. On est à la fois plus
engagé, notre nom est inscrit sur le chèque, c'est notre identité, et déporté
dans le temps, il y a un délai entre la signature du chèque et l'encaissement.
C'est pourquoi payer par chèque endosse un petit côté solennel, plus lent que
le liquide et la carte.
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