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Mazan, un procès pour l'Histoire (2/5) : Gisèle, icône malgré elle

En choisissant d’affronter publiquement ceux qui sont accusés de l’avoir violée, Gisèle Pelicot a suscité une vague de soutien sans précédent. Depuis le début de l’audience, le nom et le visage de cette femme sont devenus le symbole d’une lutte contre la culture du viol.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une peinture murale créée par Maca_dessine représentant Gisèle Pelicot et une phrase disant "Pour que la honte change de camp" à Gentilly, au sud de Paris, le 21 septembre 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Une peinture murale créée par Maca_dessine représentant Gisèle Pelicot et une phrase disant "Pour que la honte change de camp" à Gentilly, au sud de Paris, le 21 septembre 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

L'histoire de Gisèle Pelicot a bouleversé la France et le monde entier. Victime de viols répétés et de soumission chimique orchestrés par son mari, elle a décidé de ne pas se cacher et de faire face à ses agresseurs lors d'un procès qui a pris une dimension inattendue. Comme le souligne Mathilde Lemaire, journaliste au service police-justice de franceinfo, "jamais à l'ouverture du procès, on aurait imaginé que Gisèle Pelicot devienne ainsi une icône".

Le 2 septembre, Gisèle Pelicot entre dans le palais de justice d'Avignon comme une femme inconnue, "elle se cachait encore un peu derrière des lunettes de soleil ronde". Mais très vite, elle prend une décision forte : refuser le huis clos. Elle veut que la France entière entende les débats. Cette prise de position marque le début de sa transformation en symbole. "Elle ne veut pas s'enfermer seule avec ses 50 agresseurs, raconte Mathilde Lemaire, elle veut que la France entière entende les débats et ça ira au-delà de ses espérances puisque le retentissement, il va être international".

Une solidarité internationale

Le courage de Gisèle Pelicot suscite un élan de solidarité sans précédent. Des courriers, des fleurs, des dessins affluent du monde entier. Une association australienne de femmes âgées lui offre même une écharpe en soie. "À 17 000 km du palais de justice d'Avignon, il y a des femmes que ça touche", remarque Mathilde Lemaire. Des collages à son effigie apparaissent dans plusieurs villes, portant des messages de soutien et d'encouragement.

Gisèle Pelicot ne parle pas que d'elle, mais aussi de la société et de la culture du viol. Son exemple inspire d'autres victimes à briser le silence. Elle est devenue une icône, même si Mathilde Lemaire souligne : "Au départ, elle est ordinaire. C'est une femme de plus de 70 ans, une retraitée, ni riche, ni pauvre, ni quelqu'un d'académique, ni quelqu'un de précaire. C'est une femme 'normale' qui vivait dans un petit village du sud de la France". Elle ajoute : "On peut s'identifier à elle, on peut se mettre à sa place et c'est en ça précisément que sa personnalité, son histoire, ses déclarations touchent vraiment beaucoup de monde".


"Mazan, un procès pour l'Histoire", un podcast franceinfo produit par Mathilde Lemaire, avec Pauline Pennanec'h, réalisé par Marie Plaçais. Prises de son :  Jordan Fuentes, Sélim Gheribi. Mixage : Raphaël Rasson. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify ou Deezer.

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