"Les vies rêvées de la baronne d'Oettingen" de Thomas Snégaroff
"Que la vie est grande pour ceux qui savent s’en inventer plusieurs" : la magnifique devise de la baronne d'Oettingen, selon Thomas Snégaroff.
Thomas Snégaroff est historien, journaliste et écrivain. Son nouveau roman s'appelle Les vies rêvées de la baronne d’Oettingen, publié aux éditions Albin Michel.
Hélène d’Oettingen, a quitté son pays natal, l’Ukraine, pour s’installer à Paris en 1899, avec son cousin Serge Férat, artiste peintre. Elle-même, sous de nombreux pseudonymes : elle est Roch Grey quand elle écrit des romans, pour la peinture, ce sera François Angiboult, et pour la poésie, Léonard Pieux. Mais elle sera surtout reconnue pour être à la fois muse et mécène des artistes de la Belle Époque.
Si Thomas Snégaroff s’est intéressé à cette femme incroyablement libre et moderne pour son temps – et il l’annonce dès le début de son roman – c’est que la baronne d’Oettingen a un lien avec Dimitri Snégaroff, son arrière-grand-père imprimeur. Comme il le dit lui-même, c'est en ouvrant le tiroir du bureau de son arrière-grand-père que "cette histoire s'est envolée, et que j'ai eu envie de raconter cette histoire totalement oubliée aujourd'hui, d'une femme invisible et pourtant extrêmement visible et importante, à l'époque de la Belle Époque et au début des Années folles."
L'histoire
La baronne d’Oettingen gravite au milieu des plus grands artistes de son temps, Survage, Chagall, Picasso, Braque, Modigliani, et bien d'autres encore, qui fréquenteront son salon du 229, boulevard Raspail. Tant qu’elle a reçu de l’argent provenant d’Ukraine, elle les a aidés, en achetant parfois leurs toiles, ou en finançant la revue Les Soirées de Paris, la revue sur ces artistes avant-gardistes, imprimée par Dimitri Snégaroff, à la veille de la guerre 14-18. Guillaume Apollinaire, reconnaissant, lui dédia l'un de ses calligrammes.
"C'est une femme qui irradie clairement, qui à la fois choque... C'est une femme pyrogène et une femme inflammable, qui aime séduire, être séduite, et qui est très libre dans sa séduction, qui se met nue devant des hommes qu'elle connaît à peine. Donc c'est une femme dangereuse. J'aurais pu l'appeler comme ça. Le titre du livre aurait pu être : 'La baronne d'Oettingen, une femme dangereuse', parce qu'elle est dangereuse pour ça."
Thomas Snégaroffà franceinfo
"Que la vie est grande pour ceux qui savent s’en inventer plusieurs", peut-on lire sur la quatrième de couverture, et pourtant la baronne aura un destin très triste. Parce qu’il y a cela, en elle aussi, une forme de dépression quasi constante chez cette exilée.
La Grande Guerre et l’abdication du Tsar en Russie sonnent la fin de la Belle Époque, et la vie de la baronne ne sera plus la même. Elle termine ses jours finalement très seule, et dans la pauvreté. Triste destin pour une femme qui a tant donné aux autres ! Son fidèle "frère-cousin", Serge Férat, artiste peintre, veillera sur elle jusqu'au bout.
Il fallait l’apprivoiser cette Hélène d’Oettingen et Thomas Snégaroff y est pleinement parvenu dans ce roman historique. C’est passionnant de découvrir cette femme à la personnalité si provocante, flamboyante et attachante dans son époque… Et quelle Belle Époque !
Le roman s’appelle Les vies rêvées de la baronne d’Oettingen et l’intégralité de l'entretien avec Thomas Snégaroff est à retrouver en haut de cette page Livres et jeunesse sur franceinfo.fr
Belles lectures à tous et bonne semaine !
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